Alexandre Latsa : le point démographique de juin 2012 en Russie

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Pubblicato su www.realpolitik.tv , con traduzione in calce
Publié par Xavier Moreau le 8 août 2012 dans Articles

Alexandre Latsa nous offre une nouvelle fois une analyse pointue et raisonnablement optimiste de la démographie russe. Le gouvernement russe est en train de faire la démonstration que l’immigration n’est pas la seule solution pour relancer la démographie d’un pays. Xavier Moreau
Le thème de la crise démographique russe est en train de passer de mode. Curieusement en effet on trouve beaucoup moins d’articles sur la crise démographique russe. Il y a encore un an ou deux pourtant, nombre d’experts prévoyaient un effondrement total de la population russe, le pays étant menacé par une crise démographique sans précédent. La Russie lisait-on, était en outre une société “trop fermée et conservatrice, pour accepter une réelle politique migratoire” et l’inertie des phénomènes démographiques était soit disant tel telle “qu’elle ne pourrait espérer renverser l’évolution”. Bien souvent, ces prévisions démographiques étaient totalement irrationnelles et émotionnelles, et basée sur des données ne prenant absolument pas en compte ni la structure sociologique de la population, ni les changements démographiques brutaux, eux-mêmes liés à de brutaux changements sociopolitiques.

Il est vrai que le pays a traversé une crise démographique sans précédent. 1991 fut la dernière année ou le solde positif naturel (hors immigration) fut positif avec 1.794.626 naissances et 1.690.657 décès, soit une hausse de population de 103.969 habitants. Ensuite, la population commença à diminuer, malgré les énormes flux entrées/sorties qui accompagnèrent la recomposition géopolitique et humaine postsoviétique. Si l’on ne tient compte que des baisses annuelles naturelles de population (naissances – décès), la fédération de Russie a perdu 11.236.989 habitants sur la période 1991 – 2005. Bien sur, à cause des grands flux d’immigrations (le retour de millions de russes des républiques soviétiques et la forte immigration de populations issues de la CEI) la baisse a été atténuée et la population de la fédération de Russie a diminué de « seulement » 5.280.000 sur la même période.
De 1991 à 2005, la baisse naturelle de population a été de 11.236.989 habitants soit une baisse annuelle moyenne de 802.642 personnes.
De 2005 à 2009, la baisse naturelle de population (naissance-décès) a été de 2.614.811 habitants soit une baisse annuelle moyenne de 522.960 habitants.
De 2009 à 2011, la baisse naturelle s’est élevée à 619.687 habitants soit une baisse annuelle moyenne de 206.429 habitants.
Dès 2003, les autorités russes ont estimé que le problème démographique était l’un des principaux problèmes de la Russie. A partir de 2005, la baisse naturelle de la population a commencé à ralentir, d’abord grâce à l’amélioration de la situation économique, mais également parce que les nombreux enfants nés dans les années 80 sont désormais en âge de se reproduire à leur tour. En 2005 l’État a aussi lancé un programme national “santé” confié à Dimitri Medvedev, alors vice-Premier ministre en charge des projets nationaux prioritaires. Destiné à relancer la natalité et faire baisser la mortalité, ce new-deal démographique a eu de bons résultats.
Quelques chiffres pour bien comprendre les très fortes variations de ces dernières années:
– Entre 1999 et 2011, le nombre de naissances est passé de 1.214.689 à 1.796.629 et le nombre de décès de 2.365.826 en 2003 à 1.925.720 en 2011.

– Le taux de fécondité, qui était de 2,02 enfants par femme en 1989 est tombé a 1,15 enfants par femme en 1999, pour remonter à 1,61 enfants / femme en 2011.
– De 1991 à 2005, soit sur 14 ans il y a eu officiellement 34.978.220 avortements, soit une moyenne annuelle de 2,5 millions d’avortements (sources ici et la).
De 2005 à 2011, soit sur 7 ans, le nombre d’avortements a été de 9.590.573 soit une moyenne annuelle de 1,370 millions. Néanmoins la diminution du nombre d’avortements est entamée, puisqu’il y a eu 1.675.693 avortements en 2005, contre 989.375 en 2011. Curieusement, ce véritable génocide est passé sous silence par la très grande majorité des commentateurs.
Enfin, grâce à une immigration contrôlée et plus ou moins stabilisée à 250.000/300.000 entrées annuelles, la population a légèrement augmenté en 2009 (+30.000), stagné en 2010, et augmenté en 2011 (+190.000), pour s’établir à 143 millions d’habitants le 01 janvier 2012.
Que se passe t-il en 2012 ?
Les chiffres des 6 premiers mois de l’année sont disponibles et confirment clairement la tendance en cours. Le premier semestre 2012 à vu 905.739 naissances contre 842.579 naissances pour le premier semestre 2011 (+7.5%), et 962.666 décès contre 981.399 décès pour le premier semestre de 2011 (-1.9%).
La baisse naturelle de population pour le premier semestre 2012 est donc de 56.927 habitants, contre une baisse de 138.820 habitants pour le premier semestre 2011.
Il est intéressant de regarder les statistiques démographiques des 12 derniers mois, soit la période allant de juillet 2011 à juin 2012. Sur cette période il y a eu 1.856.988 naissances et 1.906.303 décès, soit une baisse naturelle de population de 49.315 personnes.
Comme je le prévoyais en décembre dernier, 2012 devait donc voir plus d’1,8 millions de naissances et moins d’1,9 millions de décès, et ainsi une baisse de population probablement autour de 50 ou 60.000 habitants, contre une baisse de 130.000 habitants en 2011, de 240.000 en 2010 et de 290.000 en 2009.
Le taux de fécondité devrait donc avoisiner pour 2012 les 1,7 ou 1,75 enfants par femme et l’espérance de vie d’un bébé qui nait cette année est désormais de 70 ans soit au niveau de pays de l’Union Européenne (Roumanie ou Pays Baltes…).
La baisse de la mortalité et des avortements, la vraisemblable hausse des naissances (ou du moins leur stabilisation), couplée à un solde migratoire qui reste stable et positif, font que la population ne devrait vraisemblablement plus baisser mais même sensiblement augmenter d’ici 2020. On peut donc parfaitement imaginer que la population russe atteigne 145 ou 146 millions d’habitants en 2020, ce qui correspond à la version haute des pronostics démographiques publiés par Rosstat.
Alexandre Latsa
Tribune Libre du 1er août 2012 sur Ria Novotsi
* Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un “autre regard sur la Russie”. Il collabore également avec l’Institut de Relations Internationales et Stratégique (IRIS), l’institut Eurasia-Riviesta, et participe à diverses autres publications.
Alexander Latsa: profilo demografico del mese di giugno 2012 in Russia
Pubblicato da Xavier Moreau 8 agosto 2012 in Articoli su www.realpolitik.tv

Alexander Latsa ci offre ancora una analisi puntuale e ragionevolmente ottimista della demografia russa. Il governo russo sta cercando di dimostrare che l’immigrazione non è l’unica soluzione per rilanciare la demografia di un paese. Xavier Moreau

Il tema della crisi demografica in Russia è in procinto di passare di moda. Curiosamente, in effetti, ci sono molti meno articoli sulla crisi demografica russa . Solo uno o due anni fa, molti esperti prevedevano un collasso totale della popolazione russa, essendo il paese minacciato da una crisi demografica senza precedenti. La Russia, si leggeva , era inoltre una società “troppo chiusa e conservatrice, per accettare una vera politica di immigrazione” e l’inerzia dei fenomeni demografici era presumibilmente così inesorabile che “non poteva sperare di invertire la tendenza.” Spesso, queste stime demografiche sono totalmente irrazionali ed emotive, basate su dati assolutamente avulsi dalla struttura sociologica della popolazione, dai cambiamenti demografici brutali, essi stessi legati a brutali cambiamenti socio-politici.
E ‘vero che il paese ha attraversato una crisi demografica senza precedenti. Il 1991 è stato l’ultimo anno con un saldo naturale positivo (escluso l’immigrazione) determinato da 1,794,626 di nascite e da 1,690,657 di decessi, con un incremento di popolazione di 103,969 abitanti. Poi la popolazione cominciò a diminuire, nonostante l’enorme flusso di entrate/uscite che ha accompagnato la ricomposizione geopolitica e umana post-sovietica. Se si considerano solo i cali annuali della popolazione naturale (nascite – decessi), la Federazione russa ha perso 11,236,989 persone nel periodo dal 1991 al 2005. Naturalmente, a causa del grande flusso di immigrazione (il ritorno di milioni di russi dalle repubbliche sovietiche e la forte immigrazione di persone provenienti dalla CSI) il calo è stato mitigato e la popolazione della Federazione Russa è scesa “solo” di 5.280.000 unità nello stesso periodo.
Dal 1991 al 2005, il calo naturale della popolazione è stato di 11,236,989 abitanti, con una diminuzione media annua di 802,642 persone.
Dal 2005 al 2009, il calo naturale della popolazione (nascite-morti) è stato 2,614,811 abitanti, pari a una diminuzione media annua di 522,960 abitanti.
Dal 2009 al 2011, il declino naturale è pari a 619.687 abitanti, pari a una riduzione media annua di 206,429 abitanti.

Dal 2003, le autorità russe hanno stimato che il problema della popolazione è stato uno dei principali problemi della Russia. Dal 2005, il calo naturale della popolazione ha cominciato a rallentare, soprattutto grazie al miglioramento delle condizioni economiche, ma anche perché molti bambini nati negli anni ’80 sono ormai abbastanza grandi per riprodurre a loro volta. Nel 2005 lo Stato ha anche lanciato un programma nazionale di “salute”, affidato a Dmitri Medvedev, allora vice-primo Ministro incaricato dei progetti nazionali prioritari. Destinato a stimolare il tasso di natalità e abbassare quello di mortalità, questo gruppo new deal demografico ha conseguito un buon successo .
Alcuni dati per comprendere le grandi variazioni negli ultimi anni:
– Tra il 1999 e il 2011, il numero delle nascite è passato da 1.214.689 a 1.796.629 e il numero di morti da 2.365.826 nel 2003 a 1.925.720 nel 2011.
– Il tasso di fertilità, che si attesta a 2,02 figli per donna nel 1989 è sceso a 1,15 figli per donna nel 1999, salendo a 1,61 figli / donna nel 2011.
– Dal 1991 al 2005, ossia in 14 anni, ci sono stati ufficialmente 34,978,220 aborti, una media annuale di 2,5 milioni di aborti (fonti qui e la ).
Dal 2005 al 2011, quindi in 7 anni, il numero degli aborti è stato di 9.590.573, una media annuale, quindi, di 1,370 milioni. Tuttavia, la riduzione degli aborti è innescata, in quanto vi erano 1,675,693 aborti nel 2005, contro 989.375 nel 2011. Curiosamente, questo genocidio è ignorato dalla stragrande maggioranza dei commentatori.
Infine, grazie a una immigrazione controllata e più o meno stabilizzata a 250.000/300.000 ingressi annuali, la popolazione è leggermente aumentata nel 2009 (30.000), si è attestata nel 2010, e di nuovo in aumento nel 2011 (190.000), per raggiungere i 143 milioni di abitanti il 1° GENNAIO 2012.
Che cosa succede nel 2012?
I dati relativi ai primi 6 mesi dell’anno sono disponibili e confermano chiaramente la tendenza attuale. Il primo semestre del 2012 ha visto 905,739 nascite contro 842,579 nascite nel primo semestre del 2011 (+7,5%); 962,666 contro 981,399 morti nel primo semestre del 2011 (-1,9%).
Il calo naturale della popolazione per il primo semestre del 2012 è di 56,927 abitanti, contro un calo di 138,820 abitanti, nella prima metà del 2011.
E ‘interessante osservare i dati demografici degli ultimi 12 mesi, il periodo dal luglio 2011 al giugno 2012. Durante questo periodo ci sono stati 1,856,988 nascite e 1,906,303 decessi, con un decremento della popolazione naturale di 49,315 persone.

Come avevo previsto lo scorso dicembre, quindi il 2012 dovrebbe vedere più di 1, 8 milioni di nascite e 1, 9 milioni di morticon una diminuzione della popolazione probabilmente intorno a 50 o 60 mila unità, contro un calo di 130.000 abitanti nel 2011, 240.000 nel 2010 e 290.000 nel 2009.
Il tasso di fecondità dovrebbe raggiungere nel 2012, 1,7 / 1,75 figli per donna e l’aspettativa di vita di un bambino nato quest’anno è ormai di 70 anni quindi al livello dei paesi dell’Unione europea (Romania o paesi baltici …).
Con il declino della mortalità e degli aborti, il probabile aumento delle nascite (o almeno la loro stabilizzazione), affiancati a un saldo migratorio stabile e positivo, la popolazione non dovrebbe verosimilmente più diminuire, ma sensibilmente aumentare entro il 2020 . Possiamo ben immaginare che la popolazione russa raggiungerà 145 o 146 milioni di persone nel 2020, in linea con la versione ottimistica delle previsioni demografiche pubblicate da Rosstat.
Alexander Latsa
Tribune Libre 1 Agosto 2012 Ria Novotsi
* Latsa Alexandre è un giornalista francese che vive in Russia e anima il sito “la dissonanza”, progettato per fornire una “visione diversa della Russia.” Collabora inoltre con l’Istituto di Relazioni internazionali e strategiche (IRIS), l’Eurasia-Riviesta Institute, e partecipa a varie altre pubblicazioni.