L’UE a soutenu un putsch contre un gouvernement démocratiquement élu (con traduzione in calce)

Ukraine Protest

 

Publié par Aymeric Chauprade le 23 février 2014 dans Articles

 

Le coup de force organisé par les États-Unis et l’Union européenne soutenant Tiagnibok (seul leader qui contrôlait les émeutiers) pendant les Jeux de Sotchi (les Russes ayant alors les mains liées) a donc fonctionné et débouché à l’effondrement du pouvoir légal la veille de la fin des Jeux (le 23 février).

Quelles leçons pouvons-nous tirer ?

1) Les récents événements dramatiques démontrent qu’il n’existe aucune solution politique viable et durable pour l’Ukraine dans les frontières actuelles car l’Ukraine est divisée géopolitiquement.

2) Le président Ianoukovitch qui a quitté le pouvoir de lui-même, et afin que le bain de sang cesse, avait certes des torts sérieux (corruption, incapacité à agir dès le début de la crise) mais il avait été élu démocratiquement (aucune contestation de l’OSCE) et était le président légal. C’est donc un coup de force, un coup d’État même, qui l’a poussé vers la sortie et ce coup d’État a bel et bien été soutenu par l’Union européenne.

3) Le sang a coulé parce que l’opposition a tiré la première à balles réelles sur les forces de l’ordre. Les premiers morts ont été des policiers. Qu’aurait fait un gouvernement occidental si des manifestants avaient tiré à balles réelles sur ses forces de l’ordre? On se souvient que l’autoritaire M. Valls aura quand même fait jeter en prison des petits jeunes de la Manif pour tous ou de Jour de Colère pour un simple jet de canette!

4) Dans cette situation dramatique, l’Union européenne et les États-Unis portent une très lourde responsabilité. Ils ont encouragé la rébellion qui a débouché sur la violence ; ils ont cautionné un coup d’État contre un gouvernement démocratiquement élu.

5) La trame de fond de cette affaire, ne l’oublions pas, est, premièrement l’affrontement entre les États-Unis et la Russie, les premiers voulant otaniser l’Ukraine, les seconds voulant y conserver leur influence stratégique.

C’est, deuxièmement, un affrontement historique entre l’Allemagne qui a toujours voulu contrôler (Hitler) l’ouest de l’Ukraine (ce qui explique les néo-nazis de Svoboda) et la Russie qui tente de refouler cette influence (ce qui explique les slogans anti-nazis des ouvriers de Donetsk).

6) L’affaire ukrainienne, après la Syrie, la Libye et tant d’autres depuis 1990, apporte la démonstration que l’antifascisme et l’antisémitisme sont une posture pour les partis dominants en France et non un combat réel, posture qui ne vise qu’à diaboliser les forces politiques réellement alternatives. Ce n’est en effet pas une conviction puisque, au nom de l’Union européenne, ces partis inféodés aux oligarchies pro-américaines ont soutenu les néo-nazis ségrégationnistes et antisémites de Svoboda, le fer de lance du coup de force contre le gouvernement légal d’Ukraine.

Une fois de plus, l’Union européenne prouve qu’elle n’est rien devant les tendances lourdes de l’Histoire et les enjeux de puissance. Sa rhétorique sur la démocratie et les droits de l’Homme est instrumentalisée. Les gesticulations bellicistes de BHL en sont l’illustration pathétique.

L’Ukraine face au réel

L’opposition est divisée : que peut-il y avoir de commun en effet entre Ioulia Timochenko et les néo-nazis de Svoboda ?

Les différents clans d’opposants vont devoir faire face à la réalité économique et géopolitique :

– banqueroute de Naftogaz, la compagnie gazière

– plus de service public, fonctionnaires non payés, caisses vides. L’UE ne donnera pas suffisamment. Donc Iatsenouk va devoir aller mendier l’argent russe et on imagine comment il sera accueilli.

– chaos dans l’Ouest de l’Ukraine où des bandes ont pris le contrôle.

– qui fera partir les extrémistes qui tiennent Maïdan ?

Le retour à la Constitution de 2004 n’arrangera rien. Bien au contraire. Leonid Kuchma sentant le vent tourner en sa défaveur pendant la Révolution orange, avait imaginé une constitution perverse qui diluait tout les pouvoirs si bien que personne ne dirigeait vraiment l’Ukraine.

Revenir à cette Constitution sera une catastrophe quand on connaît la fragilité géopolitique intérieure de l’Ukraine et ses difficultés économiques. Selon Standard&Poors, l’Ukraine fera défaut sur sa dette (elle doit rembourser 13 milliards de dollars cette année) si la Russie arrête son aide, ce qui est désormais probable.

Que peut-on souhaiter ?

Pour ramener la paix, il ne reste qu’une solution viable. Diviser l’Ukraine en deux États. Une Ukraine de l’Ouest tournée vers l’Allemagne, la Pologne et donc l’Union européenne. Ce sera l’Ukraine pauvre, nous serons perdants, sauf les Allemands qui vont y trouver une main d’oeuvre à bas coût pour continuer à maintenir leur avantage compétitif sur nous.

Une Ukraine de l’Est, indépendante ou rattachée à la Russie (après tout les habitants y sont russes) avec la Crimée bien sûr, éminemment stratégique pour Moscou.

Conclusion

Nous ne sommes qu’au début du chaos ukrainien et l’Union européenne porte une très lourde responsabilité. Manipulée par les États-Unis, l’Union a voulu exclure la Russie, acteur essentiel dans la zone, du règlement. Rappelons qu’après le Sommet de Vilnius de novembre 2013, le Kremlin a proposé de régler la question de l’Ukraine lors d’une conférence qui aurait rassemblé les Ukrainiens, les Russes et les Occidentaux.

La crise ukrainienne est donc une nouvelle preuve de l’échec de l’Union européenne. L’Union européenne n’est pas un facteur de paix, elle est un facteur de guerre.

Aymeric Chauprade

 

L’UE ha sostenuto un colpo di stato contro un governo democraticamente eletto

Pubblicato da Aymeric Chauprade 23 Feb 2014 in articoli

 

Il colpo di stato organizzato Stati Uniti e Unione europea a sostegno di Tiagnibok (solo capo che controllava i rivoltosi) durante i giochi di Sochi (avendo i russi  le mani legate) ha quindi funzionato e portato al crollo del potere legale alla vigilia  della fine dei Giochi (23 febbraio).

Quali lezioni possiamo trarre?

1) I recenti drammatici eventi dimostrano che non esiste una soluzione politica praticabile e duratura per l’Ucraina entro gli attuali confini perché l’Ucraina è divisa geopoliticamente.

2) Il presidente Yanukovych ha lasciato il potere di propria iniziativa in modo tale che lo spargimento di sangue terminasse; ha certamente avuto gravi responsabilità (corruzione, incapacità di agire tempestivamente nella crisi), ma è stato democraticamente eletto (senza sfidare l’OSCE) ed è stato il presidente legale. Questo è quindi un atto di forza, un colpo di stato di per sé, che lo ha spinto fuori; il colpo è stato effettivamente sostenuto dall’Unione Europea.

3) Il sangue si è versato perché l’opposizione ha tirato i primi proiettili veri contro la polizia. I primi morti sono poliziotti. Cosa avrebbe fatto un governo occidentale se manifestanti avessero sparato proiettili veri sulle proprie forze dell’ordine? Ricordo che l’autoritario signor Valls non ha esitato a gettare in prigione giovani di Manif per tutti o Giorno dell’Ira per un semplice spray!

4) In questa drammatica situazione, l’Unione europea e gli Stati Uniti hanno una responsabilità molto pesante. Hanno incoraggiato la rivolta che ha portato alla violenza; hanno sostenuto un colpo di stato contro un governo democraticamente eletto.

5) La trama di fondo di questo caso, non dimentichiamolo, è soprattutto il confronto tra gli Stati Uniti e la Russia, il primo volendo atlantizzare  l’Ucraina, i secondi intenzionati a mantenere la loro influenza strategica.

Si tratta, in secondo luogo, di un confronto storico tra Germania la quale ha sempre voluto controllare (Hitler) l’ovest dell’Ucraina (il che spiega i neo-nazisti di Svoboda) e la Russia cercando di respingere questa influenza (il che spiega gli slogan anti-nazisti dei lavoratori di Donetsk).

6) Il caso dell’Ucraina, dopo la Siria, Libia e tanti altri dal 1990, dimostrano che l’antifascismo e l’antisemitismo sono una mistificazione per i partiti dominanti in Francia e non un combattimento reale; impostura destinata a demonizzare reali forze politiche alternative. In effetti non è per convinzione che, in nome dell’Unione europea, questi partiti asserviti alle oligarchie filoamericane  hanno sostenuto i neonazisti segregazionisti e antisemiti di Svoboda, la punta di lancia del colpo di stato contro il governo legale dell’Ucraina.

Ancora una volta, l’Unione europea dimostra che non è niente di fronte alle tendenze della storia e ai giochi di potenza. La sua retorica sulla democrazia e i diritti umani è strumentalizzata. Le gesticolazioni belliciste di BHL ne sono la manifestazione patetica.

L’Ucraina di fronte alla realtà

L’opposizione è divisa; cosa ci può essere in comune, in effetti, tra Yulia Tymoshenko e i neonazisti di Svoboda?

I Clan diversi di oppositori si troveranno ad affrontare la realtà economica e geopolitica:

– Fallimento della Naftogaz, la società del gas

– interruzione dei pubblici servizi, funzionari non pagati, casse vuote. L’Unione europea non darà abbastanza. Così Iatsenouk dovrà elemosinare soldi russi; da immaginare come sarà ricevuto.

– Caos in Ucraina occidentale, dove le bande hanno preso il controllo.

– Chi caccerà gli estremisti di Maidan?

Tornare alla Costituzione del 2004 non aiuterà le cose. Piuttosto il contrario. Leonid Kuchma sentendo il vento volgere a suo sfavore durante la rivoluzione arancione, aveva messo a punto una costituzione perversa la quale diluiva tutti i poteri in modo che nessuno realmente potesse governare l’Ucraina.

Tornare a quella Costituzione sarà un disastro conoscendo la fragilità geopolitica interna dell’Ucraina e le sue difficoltà economiche. Secondo Standard & Poors,l’ Ucraina dichiarerà fallimento sul proprio debito (deve rimborsare 13 miliardi di dollari quest’anno) se la Russia interrompesse il suo aiuto, cosa ormai probabile.

Cosa si può volere di più?

Per portare la pace, c’è solo una soluzione praticabile. Dividere l’Ucraina in due stati. Una Ucraina occidentale ricolta alla Germania, alla Polonia e pertanto all’Unione europea. Sarà l’Ucraina povera, noi saremo perdenti, ad eccezione dei tedeschi i quali troveranno manodopera a basso costo per continuare a mantenere il loro vantaggio competitivo su di noi.

Un Ucraina orientale, indipendente o parte della Russia (dopo tutto gli abitanti sono russi) compresa beninteso la Crimea, fortemente strategica per Mosca.

Conclusione

Siamo solo all’inizio del caos ucraino e l’Unione Europea ha una responsabilità pesantissima. Manipolati dagli Stati Uniti, l’Unione Europea ha cercato di escludere la Russia, un attore chiave nell’area, per regolare il conflitto. Ricordiamo che dopo il vertice di Vilnius nel novembre 2013, il Cremlino ha proposto di risolvere la questione dell’Ucraina in una conferenza che avrebbe raccolto ucraini, russi e occidentali.

La crisi ucraina è una nuova prova del fallimento dell’Unione europea. L’Unione europea non è un fattore di pace, è un fattore di guerra.

Aymeric Chauprade