Sur les élections italiennes

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fév 26th, 2013 @ 04:16 › Jacques Sapir

traduzione di Giuseppe Germinario
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Les résultats des élections italiennes à peine connus, les commentaires allaient bon train. Le gouvernement français s’est empressé, lui aussi, de faire un communiqué pour minimiser l’importance de ces résultats. Il eût mieux valu qu’il s’affronte directement à la réalité, ne serait-ce que pour en tirer les leçons. Mais on préfère s’enfermer dans une attitude de déni, cette fois avec l’appui d’une partie de la presse française. Que n’avait-on chanté les louanges du dirigeant du Parti Démocrate, Luigi Bersani ou du technocrate tourné politicien Mario Monti. Il suffisait pourtant de sortir de la bulle parisienne, de regarder la presse italienne, britannique ou américaine pour avoir une petite idée de ce qui allait se passer. Mais il est dit qu’il n’y a pas de réalité en dehors de ce que certains cénacles veulent bien dire… Alors, regardons un peu ces élections, et leurs résultats, et cherchons à en extraire les points importants.

Le premier point qui émerge de ces résultats est à l’évidence l’ampleur du désaveu des politiques inspirées par Bruxelles et Berlin, mais aussi, il faut s’en souvenir, par Paris. Les partis défendant ces politiques n’ont représenté que 40% des électeurs (le PD de gauche de Bersani 29,5% et l’alliance du centre-droit de Mario Monti 10,5%). Les partis refusant ces politiques, et refusant en réalité la logique de l’Euro, ont remporté plus de 54% des suffrages (le PDL de Silvio Berlusconi 29% et le M5S de Beppe Grillo 25,4%). On ne saurait imaginer plus cinglant démenti apporté à ceux qui présentaient le gouvernement Monti comme un « sauveur » de l’Italie. La multiplication d’impôts, souvent vécus comme injustes, les coupes sauvages dans le budget dont ont été victimes les hôpitaux, les écoles, mais aussi le système de retraite, les retards scandaleux de paiements de la part l’État, expliquent largement cette situation. La presse française peut gloser sur la « machine » Berlusconi, elle ne saurait éternellement cacher le fait que si un homme politique chassé sous les huées revient quasiment en triomphateur, c’est bien parce qu’il y a un rejet massif de la politique mise en place par ses successeurs. De plus, ce discours convenu ne saurait expliquer le succès du Mouvement 5 Étoiles (M5S) de Beppe Grillo.

Ceci conduit alors au deuxième point important : l’erreur manifeste des sondeurs et des estimations de « sortie des urnes ». Deux partis ont été les « victimes » de ces erreurs, le PD, crédité de plus de 33% et se situant finalement à 29,5% (environ 4 points d’écart) et l’alliance de centre droit de Mario Monti crédité par les estimations de 12% et n’en faisant en réalité que 10,5%. Le PDL de Silvio Berlusconi apparaît comme relativement stable. C’est donc le M5S qui a bénéficié de ces erreurs, étant crédité de 18% à 20% et faisant en réalité plus de 25% des suffrages. Il convient immédiatement de dire que ces élections étaient les premières élections générales auxquelles se présentait le M5S. La tache des sondeurs et des prévisionnistes était donc des plus difficiles. Mais, si l’on considère les chiffres, et si l’on admet qu’un certain nombre d’électeurs du M5S (1 sur 5) n’ont pas souhaité faire état de leur vote dans les sondages de « sortie des urnes », cela signifie que des anciens électeurs tant de gauche que du centre droit ont basculé vers le mouvement de Bepe Grillo. Cette hypothèse est confortée par la remarquable stabilité entre prévisions et résultats réels pour le PDL, qui confirme le fait que Silvio Berlusconi est bien reconnu comme le chef de sa formation et que son discours est largement assumé par ses électeurs. Le vote pour le PDL n’a pas été un vote « honteux », bien au contraire, mais clairement assumé. La signification de ceci est qu’il faut chercher essentiellement à gauche (et secondairement au centre droit) le véritable réservoir des forces du M5S.

Ceci conduit alors au troisième point : les électeurs italiens voulaient envoyer un message et ils ont utilisé à cette fin les moyens qui étaient à leur disposition. On peut gloser sur le système électoral italien, certes plus « byzantin » que romain ; on peut faire tous les commentaires possibles et imaginables sur la rhétorique tant de Berlusconi, couvert de scandales et rescapé du « bunga-bunga », que de Bepe Grillo. À défaut de partis plus présentables, les Italiens ont voté pour ceux qui leur paraissaient les moins nocifs, autrement dit les moins engagés dans la politique mortifère d’austérité et les moins soumis aux ordres de Bruxelles et aux diktats de Berlin. On est en présence d’une protestation structurée bien plus que d’un simple vote « protestataire ». Le fait que le M5S ait gagné certaines villes lors des dernières élections municipales aurait dû alerter les observateurs. On assiste en fait au début d’un processus d’enracinement du M5S.

Les conséquences pour la coalition de gauche que représente le Parti Démocrate sont importantes. L’érosion de ce parti dans les derniers sondages, puis dans les résultats, est particulièrement importante. Crédité de 35% à moins d’un mois du vote, il se retrouve finalement avec 29,5%. Le problème réside dans la position intenable qu’il adopta : celle de défendre une « austérité à visage humain ». Les Italiens ont intuitivement compris que de visage humain, il n’y en aurait guère et que seule resterait l’austérité. Mais cela pose un redoutable problème aux forces dites « social-démocrates » en Europe du Sud. Leurs discours n’ont plus aucune crédibilité dans le cadre économique qui est celui de la zone Euro. Il faut soit adopter un discours traditionnel de droite, soit rompre avec les chimères d’une Europe fédérale ; il n’y a plus de demi-mesures possibles.

Nous en arrivons alors au quatrième point. Ces élections ont été, on l’a dit, une cinglante défaite de la technocratie. À cet égard, on rappelle ce que l’on disait dans une note consacrée à la question de « l’ordre démocratique » mais aussi de la Dictature et de la Tyrannie : « L’ordre démocratique permet de penser les formes nouvelles de la tyrannie (les agences indépendantes), de leur donner un nom précis (le BCE, la « Troïka », la dévolution des principes de l’État à l’Union Européenne sans respect pour les règles de dévolution), mais aussi de montrer ce que pourraient être des cheminements différents qui n’aboutissent pas à des usurpations de souveraineté. L’ordre démocratique permet ainsi de réfuter les illusions d’une technicisation des choix politiques et de redonner toute son importance à la politique elle-même. Il nous permet de penser la Tyrannie et par conséquence la rébellion légitime. »

C’est bien à une rébellion légitime que nous avons assisté lors de ces élections. Il convient d’en prendre conscience.

Read English version : All about Italian Elections.

Citation

Jacques Sapir, “Sur les élections italiennes”, billet publié sur le carnet Russeurope le 26/02/2013, URL: http://russeurope.hypotheses.org/936


Sulle elezioni italiane

Feb 26, 2013 @ 04:16> Jacques Sapir 
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A risultati delle elezioni italiane appena conosciuti, i commenti sono all’ordine del giorno. Il governo francese stesso si è premurato di emettere un comunicato per minimizzare l’importanza di questi risultati. Sarebbe stato meglio affrontare direttamente la realtà, non fosse altro che per trarne le dovute lezioni. Ma si preferisce rifugiarsi in un atteggiamento di rifiuto, questa volta con il sostegno di una parte della stampa francese. Che forse non hanno fatto che cantare le lodi del leader del Pd, Luigi Bersani o del tecnocrate, ora uomo politico, Mario Monti. Sarebbe sufficiente uscire dalla bolla Parigina, guardare la stampa italiana, inglese o americana per avere una vaga idea di ciò che sarebbe accaduto. Ma si dice che non vi è alcuna realtà al di fuori di ciò che certi cenacoli vogliono dire … Quindi cerchiamo di guardare un po’ queste elezioni, i loro risultati e cercare di cogliere i punti importanti.

Il primo punto che emerge da questi risultati è chiaramente l’entità del disconoscimento delle politiche ispirate da Bruxelles e Berlino, ma si deve ricordare, anche da Parigi.  I partiti difensori di queste politiche non rappresentano che il 40% degli elettori (il PD di sinistra di Bersani 29,5% e l’alleanza di centro-destra di Mario Monti il 10,5%). Partiti che rifiutano queste politiche e in realtà rifiutano la logica dell’Euro, hanno riportato il 54% dei voti (il Pdl di Silvio Berlusconi il 29%, il M5S di Beppe Grillo il 25,4%). Non possiamo immaginare una smentita più graffiante data a quelli che presentavano il governo Monti come un “salvatore” d’Italia. La moltiplicazione delle tasse, spesso vissute come ingiuste, tagli selvaggi nel bilancio le cui vittime sono state gli ospedali, le scuole, ma anche il sistema pensionistico, i ritardi scandalosi dei pagamenti da parte dello Stato, spiegano in gran parte questa situazione . La stampa francese può divagare a questo proposito sulla “macchina” Berlusconi, ma non si può sempre nascondere il fatto che un politico cacciato tra i fischi, ritorni quasi in trionfo, proprio perché c’è un rigetto massiccio della politica messa in opera dai suoi successori. Inoltre, questo discorso banale non può spiegare il successo del Movimento 5 Stelle (M5S) di Beppe Grillo.

Questo porta al secondo punto importante: l’errore manifesto dei sondaggi e delle stime “al’uscita dalle urne”. Il PD, accreditato con oltre il 33%, scende al 29,5% (circa 4 punti di differenza) e l’alleanza di centro-destra di Mario Monti accreditata dalle stime del 12% ma dalla realtà del 10,5%. Il Pdl di Silvio Berlusconi sembra essere relativamente stabile. E’ quindi il M5S che ha beneficiato di questi errori, viene accreditato tra il 18% e il 20% e in realtà raccoglie più del 25% dei voti. Va subito detto che queste elezioni sono state le prime elezioni a cui i M5S si sono presentati. Il compito di sondaggisti e previsori era quindi più difficile. Ma se si guardano i numeri, e se assumiamo che un certo numero di elettori M5S (1 su 5) non ha voluto dichiarare il proprio voto nei sondaggi “exit polls” questo significa che gli ex elettori sia di sinistra che di centrodestra sono passati al movimento di Beppe Grillo. Questa ipotesi è supportata dalla notevole stabilità tra previsioni e risultati effettivi per il Pdl, la qual cosa conferma il fatto che Berlusconi è riconosciuto come il leader della sua formazione e il suo discorso è ampiamente assunto dai suoi elettori. Il voto per il PDL non è stato un voto “nell’onta”, ma, al contrario, chiaramente assunto. Il significato di questo è che dobbiamo guardare soprattutto nella sinistra (e secondariamente nel centrodestra) la reale riserva di voti del M5S.

Questo porta al terzo punto: gli elettori italiani hanno voluto inviare un messaggio e hanno usato per questo fine i mezzi a loro disposizione. Si può arzigogolare sul sistema elettorale italiano, sicuramente più “bizantino” che romano; si possono fare tutti i commenti immaginabili sulla retorica tanto di Berlusconi, subissato di scandali e sopravvissuto al “bunga bunga” che di Beppe Grillo. In mancanza di partiti più presentabili, gli italiani hanno votato per coloro quelli che sembravano loro meno nocivi, vale a dire i meno impegnati nella politica mortifera di austerità e i meno sottomessi agli ordini e ai dettami di Bruxelles e alle imposizioni di Berlino. Siamo in presenza di una protesta strutturata piuttosto che di un semplice voto “di protesta”. Il fatto che il M5S avesse vinto in alcune città alle ultime elezioni comunali avrebbe dovuto allarmare gli osservatori. Si assiste infatti all’inizio di un processo di radicamento del M5S.

Le conseguenze per la coalizione di sinistra che rappresenta il Partito Democratico sono importanti. L’erosione del partito negli ultimi sondaggi e quindi nei risultati, è particolarmente importante. Accreditato del 35% a meno di un mese dalle votazioni, finisce al 29,5%. Il problema sta nella posizione insostenibile che ha adottato: “l’ Austerità dal volto umano”. Gli italiani hanno compreso intuitivamente che di volto umano c’era ben poco; sarebbe rimasta la sola austerità. Ma questo pone un problema temibile alle forze cosiddette “socialdemocratiche” del Sud Europa. Le loro parole non hanno più alcuna credibilità nel quadro economico della zona euro.  Si deve adottare una tradizionale discorso di destra ossia spezzare le chimere di una Europa federale; non ci sono più mezze misure possibili.

 Arriviamo quindi al quarto punto. Queste elezioni sono state, si è detto, una schiacciante sconfitta della tecnocrazia. A questo proposito, ricordiamo quello che abbiamo detto in una nota sulla questione di “ordine democratico”, ma anche dela dittatura e della tirannia : “l’ordine democratico permette di pensare nuove forme di tirannia (agenzie indipendenti), dare loro un nome specifico (la BCE, la ‘troika’, i principi di decentramento dello Stato verso l’Unione europea, senza riguardo per le regole da adottare), ma anche di mostrare quello che potrebbero essere percorsi differenti che non sfocino in una usurpazione di sovranità. L’ordinamento democratico consente di rifiutare le illusioni di natura tecnica delle scelte politiche e di restituire tutta la sua importanza alla politica stessa. Ci permette di pensare la Tirannia e di conseguenza legittima la “ribellione”.

Si tratta di una ribellione legittima quella cui abbiamo assistito in queste elezioni. Conviene prenderne atto

Versione in lingua inglese leggi: Tutto su elezioni italiane .

Citazione

Jacques Sapir, “Sulle elezioni italiane”, pubblicato su Russeurope il 26/02/2013, URL: http://russeurope.hypotheses.org/936