La Syrie, nouveau champ de bataille de la lutte entre Talibans afghano-pakistanais et Chiites (2/2)

 

Publié par Realpolitik.tv le 8 août 2013

Par Gilles-Emmanuel Jacquet (pour lire la première partie : cliquez ici)

Le Printemps Arabe et les guerres en Libye puis Syrie ont banalisé au sein de l’opinion publique occidentale l’autre grand conflit de cette décennie, celui d’Afghanistan, or ce dernier est loin d’être pacifié. Bien que le conflit et le contexte afghans ne peuvent être directement comparés avec ce qui se passe dans le monde arabe et plus particulièrement en Syrie, on a pu assister récemment à une interaction croissante entre ces deux théâtres d’opérations et les groupes djihadistes qui y combattent. Suite.

Mohammed Kanaan, un activiste rebelle d’Idlib, a confirmé à des journalistes d’Associated Press la présence de combattants pakistanais dans sa région mais précisé que ceux-ci n’étaient pas nombreux: « La plupart des étrangers [le terme plus exact employé est « muhajireen »] sont des combattants arabes de Tunisie, Algérie, Irak et Arabie Saoudite (…) Mais nous avons également vu des Pakistanais et des Afghans récemment » [41]. Ces derniers appartiennent au second groupe en provenance du Pakistan ou d’Afghanistan et il s’agit principalement de militants locaux du TTP et du Lashkar-e-Jhangvi [42]. Tout en se montrant prudent sur les effectifs ou la composition de cette présence talibane en Syrie, Didier Chaudet confirme qu’ « il y a bien eu des combattants quittant l’Afghanistan et le Pakistan pour aller mener le “djihad” en Syrie, et cela depuis début juin, si l’on en croit certaines sources pakistanaises. Certes, il s’agirait en majorité d’auxiliaires étrangers du TTP, des combattants arabes et centrasiatiques. Mais des Taliban pakistanais feraient également le voyage pour participer à la guerre contre Assad. Et cela sans forcément avoir l’aval des djihadistes sunnites locaux » [43].

Miliciens Chiites afghans appartenant aux forces syriennes pro-gouvernementales. Environs de Joubar (Damas). Source : page Facebook du Hayaa el-Akila

Les grands médias occidentaux n’ont presque pas relaté ce problème et rares sont les photos ou vidéos attestant de cette de cette présence talibane en Syrie. Une vidéo diffusée sur internet durant la seconde moitié d’avril 2013 a été présentée comme une preuve concluante : on y voit un combattant arabe n’étant apparemment pas d’origine syrienne, entouré de 11 hommes armés dont 3 cavaliers, faire un discours en Arabe classique dans une région rurale de Syrie [44]. La plupart de ces hommes sont équipés de différents modèles de Kalachnikov mais au moins trois d’entre eux disposent de M16 ou M4 à lunettes et tous portent le « shalwar-kamiz » (la tenue portée en Inde, au Pakistan et en Afghanistan) voire des cheveux longs en plus de longues barbes (ce qui est parfois un signe distinctif des Talibans) mais ce dernier élément ne fait pas pour autant de tous ces hommes des Talibans afghans ou pakistanais [45]. L’affiliation de ces hommes est en revanche très claire dans la mesure où l’un d’eux tient le drapeau de l’État Islamique d’Irak et du Levant (drapeau noir comportant la première moitié de la Shahada rédigée en blanc dans la partie supérieure et le sceau du Prophète Mahomet dans la partie inférieure) [46]. Une autre vidéo tournée à Idlib lors de la décapitation de 3 Syriens par des combattants appartenant vraisemblablement au Jabhat al-Nusra et diffusée aux environs du 26 juin 2013 sur internet apporte la preuve irréfutable de la présence de djihadistes étrangers dans la région mais il est difficile de savoir si des Afghans ou des Pakistanais se trouvaient parmi eux. La décapitation de ces trois Syriens – parmi lesquels peut-être le Père François Mourad selon certaines sources [47] – a été commise par un djihadiste barbu, aux cheveux longs et à la physionomie laissant penser qu’il pourrait être tchétchène ou du moins caucasien alors que celui qui a lu la sentence s’exprime, selon Steven Miller, dans un Arabe médiocre [48]. Parmi les autres djihadistes présents on entend de forts accents, parfois ce qui pourrait être du tchétchène ou une langue caucasienne et on aperçoit des visages de type asiatique ou européen mais aussi un individu barbu portant un « pakol » (le chapeau porté au Pakistan et en Afghanistan, popularisé par le Commandant Ahmad Shah Massoud) [49]. En dépit de ce dernier élément il reste difficile de savoir si ce combattant est d’origine pakistanaise ou afghane dans la mesure où il a pu ramener ce « pakol » suite à un « séjour » en Afghanistan ou au Pakistan, ou l’acquérir auprès d’un Afghan, d’un Pakistanais ou de toute autre personne et surtout qu’il le porte d’une manière montrant clairement qu’il n’est ni Afghan ni Pakistanais.

Bien que les preuves de cette présence soient rares les témoignages de djihadistes, experts, reporters de guerre, personnels humanitaires ou tout simplement de citoyens syriens existent à ce sujet. Dans la province d’Alep aucun combattant afghan ou pakistanais n’aurait été hospitalisé dans les hôpitaux de l’arrière ou ceux situés à proximité des camps de réfugiés comme celui de Bab al Salam mais il est possible que ces djihadistes aient été hospitalisés dans des hôpitaux de campagne plus proches de la ligne de front ou qu’ils soient engagés dans d’autres régions [50]. Durant les combats pour l’aéroport de Ming il semble qu’aucun Taliban afghan ou pakistanais n’ait été présent [51]. Dans les hôpitaux de l’arrière on a pu noter la présence croissante de combattants parmi les blessés et particulièrement celle de nombreux étrangers tels que des Daghestanais, Tchétchènes et Tadjiks ou même un Français et un Autrichien [52]. Certains membres du personnel hospitalier s’occupant de ces combattants ou des membres du personnel local de certaines ONG œuvrant dans la province d’Alep ont confirmé la présence de Talibans pakistanais ou afghans en Syrie mais aucun élément précis n’a pu être donné à ce sujet et dans la plupart des cas il s’agit de témoignages rapportés indirectement [53]. Les djihadistes étrangers opérant sur le front syrien tentent de rester discrets : ceux-ci s’efforcent de ne s’exprimer qu’en Arabe classique afin de ne pas être reconnus et leurs séjours dans les hôpitaux de l’arrière sont d’une durée très limitée, généralement suivie d’un transfert dans des maisons de convalescence ou de repos séparées et tenues par les groupes armés auxquels ils appartiennent [54].

Au cours de conversations tenues en mai 2013 à Kaboul avec des fonctionnaires du Ministère de la Justice afghane, un assistant du Procureur Général de la République Islamique d’Afghanistan ou des officiers de l’Armée Nationale Afghane il est apparu que très peu d’informations précises ou d’éléments concrets avaient pu être réunis au sujet de la présence de Talibans afghans en Syrie [55]. Une discussion que j’ai eu au cours de ce séjour avec un vénérable universitaire afghan ayant enseigné à l’Université de Pune en Inde ainsi qu’à Oxford et menant des recherches sur un tout autre sujet (la période troublée du court règne autocratique d’Habibullah Kalakâni dit « Batcha-e-Saqâo ») dévia sur la question du conflit syrien et put en revanche amener certaines pistes intéressantes [56]. Cet universitaire me confirma la présence de djihadistes afghans ou pakistanais en Syrie puis affirma qu’environ 700 Afghans y avaient perdu la vie au combat (aucune source précise n’a pu être fournie) et que leurs corps seraient ramenés en Afghanistan [57]. S’interrogeant sur ce phénomène et ses causes politiques ou historiques, il me fit part de ce qu’il voyait sincèrement comme un paradoxe: « Comment se fait-il que ceux qui sont des oppresseurs ici en Afghanistan (les Talibans) soient des combattants de la liberté [sic, le terme « freedom fighters » a bien été employé] en Syrie ? » [58]. Pour cet universitaire afghan qui n’est aucunement un fondamentaliste, la cause première du problème en Syrie ou en Afghanistan est liée aux systèmes politiques de ces deux pays ou plus clairement à leur régime formellement républicain : citant en exemple la Grande Bretagne ou l’âge d’or révolu du règne de Zaher Shah, il m’expliqua que la monarchie est un gage de stabilité ou de modération politique alors que la république ferait invariablement le lit des régimes autoritaires, dictatoriaux ou totalitaires [59]. Pour cet intellectuel afghan Bashar al-Assad et le Parti Ba’as ne seraient que des avatars syriens de Mohammed Najibullah et de l’ancien PDPA partageant de nombreux traits communs tels qu’un régime républicain autoritaire et se voulant plus ou moins laïc ou encore l’alliance stratégique et politique avec Moscou [60].

Membres de la communauté Chiite afghane de Sayeda Zaynab (Damas) devant le sanctuaire du même nom. Source : page Facebook du Hayaa el-Akila

D’après un militant Taliban se faisant appeler Hamza la raison de la présence de ses camarades en Syrie n’est pas uniquement religieuse mais aussi la conséquence des opérations menées par les forces de sécurité pakistanaises dans les zones tribales pachtounes [61]. L’armée pakistanaise a accentué sa pression et sa surveillance sur les Talibans, en capturant un certain nombre comme Suleman en 2009 (suite à une attaque ayant tué 35 personnes à Lahore) et poussant ainsi les autres à s’exiler pour le front syrien [62]. Selon Hamza, Suleman a fait partie d’un groupe de 70 djihadistes envoyés en Syrie au cours des deux derniers mois et ce réseau est géré conjointement par le le TTP et le Lashkar-e-Jhangvi [63]. Ce second groupe de djihadistes provenant du Pakistan est composé de ressortissants de ce pays, originaires du Baloutchistan, du Penjab, de Karachi et bien évidemment de la Khyber Pakhtunkhwa (les fameuses zones tribales pachtounes) [64]. Hamza de son côté fait partie d’un autre peloton d’une quarantaine d’hommes qui devrait avoir rejoint le front syrien à l’heure actuelle [65]. Hamza a confié que son groupe n’incorporerait pas le Front Al-Nusra et qu’il ignorait dans quel milice seraient intégrés ses hommes mais il a pu en revanche livrer quelques informations intéressantes sur son réseau basé au Pakistan [66]. Ce réseau serait dirigé par un ancien cadre du Lashkar-e-Jhangvi répondant au nom d’Usman Ghani et l’ « autre membre clé est un combattant taliban pakistanais nommé Alimullah Umry, qui envoie des combattants à Ghani depuis Khyber Pakhtunkhwa » [67]. Les Talibans se rendraient en Syrie par divers itinéraires et certains seraient même partis avec leur famille [68]. Les Talibans les plus surveillés parviendraient à quitter secrètement le Pakistan en vedette rapide depuis les côtes du Baloutchistan puis à rejoindre le Sultanat d’Oman et sa capitale Mascate avant de se rendre en Syrie [69]. Les autres djihadistes pakistanais quittent leur pays par des vols commerciaux à destination du Sri Lanka, du Bangladesh, des Emirats Arabes Unis ou du Soudan puis empruntent différents itinéraires en direction de la Syrie [70].

Hamza a révélé que le financement de ces voyages proviendrait de sources basées aux Emirats Arabes Unis et à Bahreïn [71]. Son camarade Suleman se serait rendu au Soudan avec son épouse et leurs deux enfants en utilisant des faux passeports puis il aurait rejoint seul le front syrien [72]. Suleman a confirmé que des familles de djihadistes pakistanais partis en Syrie résident au Soudan où elles ne sont pas laissées à elles-mêmes dans la mesure où leur séjour est pris en charge par des sources qui n’ont pas été mentionnées [73]. Un membre du parti islamiste pakistanais Jamaat-e-Islami a de son côté confié anonymement à des journalistes d’Associated Press que des militants de cette organisation étaient également partis en Syrie mais sans passer par le biais d’un réseau organisé [74].

La journaliste ukrainienne Ahnar Kochneva a rapporté qu’au cours de sa capture par des rebelles syriens dans la localité de Zabadani elle a pu noter la présence de combattants tchétchènes, libyens, français et afghans [75]. Ahnar Kochneva a pu interroger ces Afghans quant à la raison de leur présence en Syrie et ceux-ci ont répondu : « On nous a dit que nous étions venus en Israël et la nuit nous tirons sur des bus israéliens. Nous luttons contre l’ennemi pour libérer la Palestine » [76]. Réalisant leur méprise ces derniers répondirent, surpris : « Nous sommes en Syrie ? Nous pensions que nous étions en Israël » [77]. Au début du mois d’août 2012 certaines sources gouvernementales syriennes rapportaient que 500 terroristes provenant d’Afghanistan avaient été éliminés au cours des combats à Alep : la plupart de ces djihadistes était composée de vétérans ayant combattu contre l’ISAF en Afghanistan [78]. Les forces armées syriennes ont rapporté que des dépouilles de combattants turcs avaient été également retrouvées à Alep [79]. Les opérations menées par les troupes gouvernementales durant la seconde moitié du mois de septembre à Alep auraient notamment permis l’élimination d’une centaine de djihadistes afghans déployés près de l’école Al-Fidaa al-Arabi dans le district de Bustan al-Qasr [80] mais les forces rebelles ont affirmé de leur côté que ce quartier n’avait fait l’objet d’aucune attaque [81].

Des Chiites afghans aux côtés des forces gouvernementales syriennes

Martyrs Chiites afghans tombés lors des combats à Joubar (Damas) contre les groupes armés radicaux sunnites. Source : page Facebook du Hayaa el-Akila

L’implication de citoyens afghans dans le conflit syrien et le décès de 3 d’entre eux au printemps 2013 a poussé les autorités afghanes à diligenter une enquête mais le but de celle-ci n’est pas de faire la lumière sur les réseaux radicaux sunnites [82]. Cette enquête menée par le biais de l’ambassade d’Afghanistan en Jordanie vise plutôt à éclaircir un autre aspect du conflit portant sur l’implication de l’Iran et la présence supposée d’Afghans dans les rangs des combattants iraniens opérant en Syrie [83]. Radio Free Europe disposerait de preuves et plus particulièrement d’une vidéo montrant une carte d’identité afghane près d’un cadavre portant un uniforme de l’Armée Syrienne [84]. La victime répondrait au nom de Safar Mohammed, fils d’Ali Khan, et serait originaire de la province de Balkh [85]. Pour certains analystes, il ne fait aucun doute que l’Iran a envoyé des Afghans se battre aux côtés des forces syriennes pro-gouvernementales [84] mais très peu d’articles (surtout dans les langues occidentales) évoquent cet aspect encore plus méconnu du conflit. La page Facebook du « Hayaa el-Akila » (Comité de la Dame ou Noble Dame, en référence à Zaynab), un groupe de défense du sanctuaire chiite de Sayeda Zaynab, a pu apporter la preuve de la présence de Chiites afghans aux côtés des milices iraniennes, libanaises ou des forces gouvernementales [87]. Dans une photo postée sur la page Facebook de ce groupe on peut voir deux combattants aux traits afghans, sans barbes, armés d’une mitrailleuse PKM et d’un fusil de précision SVD Dragounov, équipés à la manière des forces gouvernementales syriennes et présentés comme étant des martyrs tués lors des combats à Joubar (quartier de Damas) contre les forces rebelles [88]. Dans une autre photo on voit ces deux martyrs en compagnie de deux de leurs camarades qui pourraient très probablement être des Afghans et qui sont également sans barbes, équipés comme les forces de sécurité syriennes, armés d’un RPG 7 et de ce qui semble être une AK 47 [89].

Le conflit frappant la Syrie et plus particulièrement sa dimension confessionnelle font craindre à juste titre un embrasement de certains pays où les relations entre Chiites et Sunnites sont déjà tendues, que ce soit au Moyen Orient, en Asie Centrale ou en Asie du Sud. L’attaque à la roquette du sanctuaire chiite renfermant le tombeau de Sayeda Zaynab (petite fille du Prophète Mahomet et fille de l’Imam Ali) à Damas le 19 juillet 2013 (le sanctuaire avait déjà été attaqué par un véhicule piégé le 14 juin 2012) par des radicaux sunnites a exacerbé ces tensions et suscité l’indignation des Chiites dans le monde musulman, notamment au Liban, en Irak, en Iran et au Pakistan [90]. La mosquée de Sayeda Zaynab (parfois appelé Bibi Zaynab) était protégée depuis 2012 par des combattants du Hezbollah libanais ainsi que des Chiites irakiens ou étrangers [91] appartenant au au Liwa’a Abu Fadl al-Abbas, une sorte de Brigade Internationale Chiite dirigée par Abou Ajib et Abou Hajar [92]. En avril 2013 le dirigeant du Parti d’Allah, Hassan Nasrallah, avait fermement menacé tout groupe qui tenterait de s’en prendre à ce mausolée : le 22 juillet 2013 le mausolée de Khalid bin Walid (un compagnon du Prophète), un sanctuaire sunnite, a été sérieusement endommagé lors de l’offensive de l’Armée Arabe Syrienne dans Homs et pour de nombreux sunnites ou membres de la rébellion, ceci a été perçu comme un acte de représailles en réponse à l’attaque du sanctuaire chiite de Damas [93].

A l’image de l’Irak ou du Liban (Sidon, Tripoli et Beyrouth Sud), certains pays d’Asie tels que l’Inde, le Pakistan ou l’Afghanistan connaissent de violentes tensions inter-communautaires entre Chiites et Sunnites et celles-ci pourraient encore plus se dégrader suite à ces attaques et à l’écart croissant de perception du conflit syrien au sein de ces deux communautés. Avant la guerre les Musulmans chiites d’Asie se rendaient souvent en pèlerinage au sanctuaire de Sayeda Zaynab et ceux-ci sont désormais convaincus que les radicaux sunnites ont délibérément attaqué le mausolée de la fille de l’Imam Ali et petite fille du Prophète [94]: le conflit syrien a servi de catalyseur à la rivalité entre Sunnites et Chiites mais loin de rester localisée ou cantonnée à certains pays musulmans, celle-ci revêt de plus en plus une dimension globale.

A Karachi, Islamabad et Quetta les Chiites pakistanais ont réagi par des manifestations et leurs coreligionnaires d’Inde et d’Afghanistan ont indiqué qu’ils feraient de même sous peu afin d’exprimer leur condamnation de cette attaque [95]. Les dirigeants de ces communautés chiites ont souhaité donner un caractère pacifique à leur mouvement de protestation mais le risque de dérapages ou de violences n’est pas à exclure si les forces de police locales tentent de disperser les manifestants par la force [96]. Les chiites pakistanais ne craignent pas seulement une possible et brutale répression policière de ces manifestations mais aussi des attentats visant leurs cortèges ou processions à Karachi, Lahore, Islamabad et Quetta [97]. La communauté chiite du Pakistan a été fréquemment la cible des fondamentalistes sunnites locaux dans le passé, notamment à l’occasion des grandes fêtes comme celle de l’Achoura et elle craint à nouveau d’être la victime d’engins explosifs improvisés (IED) ou d’attentats kamikazes organisés par le Lashkar-e-Jhangvi [98]. De tels actes ne manqueraient pas d’aggraver la situation et de déclencher de violentes émeutes à Lahore, Karachi ou Quetta [99]. En Inde, le mouvement de protestation découlant de l’attaque du sanctuaire de Sayeda Zaynab est enraciné dans les régions où vivent des communautés chiites, comme à Mumbai, Hyderabad, Bhopal, Lucknow et certaines parties de l’Uttar Pradesh [100]. Ce mouvement de protestation similaire à celui qui avait fait suite à l’attaque du mausolée de l’Imam Hussein à Kerbala (Irak) en 2005 devrait durer quelques semaines et s’étendre à l’Afghanistan où vivent les Hazaras : ces Chiites d’origine turco-mongole sont principalement localisés dans le Hazaradjat (Bamiyan et sa province), dans les districts de Taimani et Dashti Barchi à Kaboul [101] mais aussi au Pakistan et en Iran.

Le calvaire des réfugiés afghans en Syrie

Le conflit qui déchire la Syrie a coûté la vie à un très grand nombre de civils : 65 000 selon le Centre de Documentation des Violations en Syrie [102], 92 901 selon la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU [103] ou encore 100 191 d’après l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme [104]. En plus de ces pertes humaines, 1 443 284 Syriens ont fui leur pays et de 2,5 à 4,25 millions de leurs compatriotes sont désormais des déplacés internes [105]. Le sort dramatique de la population civile syrienne ainsi que celui des minorités nationales est également partagé par un certain nombre d’étrangers, réfugiés ou requérants d’asile qui se sont retrouvés piégés dans le pays par le déclenchement des hostilités. On compterait dans le pays 2400 réfugiés et 180 requérants d’asile originaires de Somalie, 480 000 réfugiés irakiens ainsi que 1750 réfugiés et 190 requérants d’asile en provenance d’Afghanistan [106].

Ces derniers, qui sont pour la plupart Hazaras, se sont installés en Syrie pour raisons humanitaires et religieuses afin de fuir les persécutions dont ils faisaient l’objet en Afghanistan [105]. D’autres Hazaras ou Afghans de confession chiite se sont aussi établis en Syrie suite à des pèlerinages effectués dans les divers lieux saints du pays [108]. Les Afghans de Syrie et les réfugiés afghans qui résident essentiellement à Damas et dans ses environs ont vu leur situation se détériorer gravement à partir de juillet 2012 lorsque les combats touchèrent Sayeda Zaynab (quartier de Damas où est localisé le sanctuaire chiite du même nom) [109]: ils furent forcés de fuir et de s’installer dans des abris où ils vivent désormais de manière précaire [110]. Les Afghans chiites sont perçus par les rebelles syriens comme étant proches des Alaouites et sont donc vus comme des alliés du régime de Bashar Al-Assad mais dans les faits, leur neutralité affichée a au contraire suscité une certaine suspicion de la part des autorités ou de la communauté alaouite [111]. Les réfugiés afghans, facilement reconnaissables à leurs traits asiatiques ou à leur accent, ont été la cible de nombreuses violences, attaques ou actes de torture prenant la forme de persécutions à caractère religieux [112].

Dans une lettre adressée aux Nations Unies les réfugiés afghans ont expliqué qu’ « ils avaient été victimes de tortures et qu’ils avaient été menacés juste parce qu’ils sont différents et qu’ils croyaient dans une religion dite « Chiite » : une Afghane hospitalisée dans un état grave fut malmenée en raison de sa foi chiite et « plusieurs réfugiés afghans ont été capturés seulement parce qu’ils étaient « chiites » [113]. La nature sectaire de ces actes indique qu’ils sont bien souvent l’œuvre de groupes armés fondamentalistes sunnites (locaux ou étrangers) ou, comme ce fut le cas notamment en Irak, de groupes criminels ayant trouvé dans le Djihad un moyen de justifier et sanctifier leur business. Le 5 janvier 2013 une attaque au mortier tua deux jeunes Afghans de 17 et 18 ans, et en blessa grièvement 7 autres [114].

Après avoir été forcés de quitter Sayeda Zaynab, ces réfugiés se sont retrouvés dans une situation extrêmement précaire : les logements, hôtels ou abris pour réfugiés qu’ils occupaient ont été fréquemment pillés, détruits ou brûlés [115]. Les Afghans qui ont tenté de récupérer leurs biens laissés dans leurs anciens logements ont reçu des menaces et certains ont été enlevés [116]. Cette situation a poussé de nombreux Afghans à fuir la Syrie mais leur avenir semble être tout aussi incertain : pour la plupart ils n’ont plus de documents prouvant leur statut et beaucoup sont entrés à l’origine de manière illégale en Syrie [117]. Ne pouvant être pleinement assistés par le HCR, de nombreux Afghans en situation irrégulière ont été arrêtés par les forces de l’ordre syriennes avant d’être expulsés alors que d’autres ont pu rejoindre la Turquie pour y mener une existence précaire qui les jettera parfois dans les griffes des passeurs et des autres prédateurs du business de l’immigration clandestine. Les plus chanceux ont pu bénéficier de l’aide du Grand Ayatollah Sadiq al-Husaini al-Shirazi qui, en partenariat avec les autorités irakiennes, a permis l’installation de 500 familles afghanes à Kerbala [118]. D’après un réfugié afghan nommé Bakir Jafar, les bus transportant ses compatriotes ont été attaqué par des rebelles sunnites à la frontière avec l’Irak, forçant l’Armée Arabe Syrienne à intervenir : « Quand nous sommes arrivés à la frontière irakienne ils ont tenté de nous empêché de la franchir (…) Nous ne transportions pas d’armes et nous n’avons pas voulu prendre partie mais ils ont quand même fait feu avec leurs armes. L’Armée Syrienne les a empêché de faire feu davantage. S’ils ne l’avaient pas fait, nous aurions tous été tués » [119]. Les régions chiites de l’Irak méridional offrent aux réfugiés afghans un asile et une vie plus sûrs que ce qu’ils ont connu en Syrie mais la situation sécuritaire irakienne reste très préoccupante dans la mesure où le pays reste affecté par un conflit de basse voire moyenne intensité ainsi qu’une violence inter-communautaire forte entre Chiites et Sunnites (enlèvements, meurtres, attentats contre les mosquées du camp adverse, etc.). Kerbala étant une ville attirant de très nombreux pèlerins, les réfugiés afghans se sont plaints du coût de la vie qui y est beaucoup plus élevé qu’à Damas [120] mais ils ne peuvent pas pour autant s’installer dans d’autres régions d’Irak dans la mesure où leur sécurité n’y serait pas garantie et où leur vies y seraient autant menacées qu’en Syrie ou en Afghanistan.

Gilles-Emmanuel Jacquet

 

Siria nuovo campo di battaglia nella lotta tra sciiti talebani e Afghanistan e Pakistan (2/2)

Pubblicato da Realpolitik.tv l’8 agosto 2013 in Articoli – 1 commento

 

Di Gilles Emmanuel Jacquet (per leggere la prima parte: clicca qui )

La primavera araba e le guerre in Libia e Siria sono hanno banalizzato presso l’ opinione pubblica l’altro grande conflitto del decennio, quello dell’Afghanistan; o quest’ultimo è tutt’altro che pacificato. Anche se il conflitto afgano e il contesto non possono essere direttamente confrontati con ciò che accade nel mondo arabo, in particolare in Siria, si è potuto assistere recentemente ad una crescente interazione tra questi due teatri operativi e tra i gruppi jihadisti che vi combattono. Per saperne di più.

Mohammed Kanaan, un attivista ribelle di Idlib, ha confermato ad alcuni giornalisti della Associated Press la presenza di combattenti pakistani nella sua regione, anche se non numerosi: “La maggior parte degli stranieri [il termine più preciso adottato è “Muhajireen”] sono dei combattenti arabi provenienti da Tunisia, Algeria, Iraq e Arabia Saudita (…) Ma abbiamo anche visto pakistani e afgani recentemente “. [41] Questi appartengono al secondo gruppo provenienti dall’Afghanistan e dal Pakistan; si tratta principalmente di attivisti locali TTP e Lashkar-e-Jhangvi. [42] Con tutte le cautele circa la dimensione o composizione della presenza dei talebani in Siria, Didier Chaudet conferma che “ci sono stati infatti combattenti che lasciano l’Afghanistan e il Pakistan per andare a portare la” jihad “in Siria; questo dai primi di giugno, stando ad alcune fonti pakistane. Certo, si tratterebbe in maggioranza di stranieri ausiliari del TTP, arabi e dell’Asia centrale. Ma anche talebani pakistani sarebbero partiti per partecipare alla guerra contro Assad. Senza necessariamente l’approvazione dei jihadisti sunniti locali “. [43]

 

miliziani sciiti afghani appartenenti alle forze pro-governative siriane. Intorno Joubar (Damasco). Fonte: pagina Facebook di Hayaa el-Akila

I principali media occidentali difficilmente hanno dato notizia di questo problema e solo qualche foto o video rivelano questa presenza di talebani in Siria. Un video pubblicato su Internet nella seconda metà di Aprile 2013 è stata presentata come prova conclusiva: vediamo un combattente arabo apparentemente non di origine siriana, circondato da 11 uomini armati dei quali tre cavalieri, tenere un discorso in arabo classico in una zona rurale della Siria. [44]La maggior parte di questi uomini sono dotati di vari modelli di Kalashnikov, ma almeno tre di loro dispongono di M16 o M4 con obbiettivi e tutti indossano il “shalwar-kameez ‘(l’abito tradizionale in India, Pakistan e Afghanistan) o capelli lunghi oltre a barbe lunghe (talvolta un segno distintivo dei talebani); quest’ultimo elemento non fa necessariamente di questi uomini dei talebani afghani o pakistani. [45] L’affiliazione di questi uomini è per altro molto chiara nella misura in cui uno di essi detiene la bandiera dello Stato islamico dell’Iraq e del Levante (bandiera nera con la prima metà della Shahada scritta in bianco nel parte superiore e il sigillo del Profeta Maometto nella parte bassa) [46]. Un altro video girato a Idlib con la decapitazione di tre siriani daparte di combattenti apparentemente appartenenti a Jabhat al-Nusra e diffuso in Internet intorno al 26 Giu 2013 fornisce prove convincenti della presenza di jihadisti stranieri nella regione, ma è difficile identificare afghani o pakistani tra di loro. La decapitazione di questi tre siriani – tra cui forse Padre Francesco Mourad, secondo alcune fonti [47] – è stato commesso da un jihadista barbuto, dai capelli lunghi e dalla fisionomia che suggerirebbe la provenienza cecena o quantomeno caucasica dal momento che leggeva la sentenza, secondo Steven Miller, in un arabo striminzito[48]. Tra gli altri jihadisti presenti si colgono accenti forti, a volte potrebbero essere di lingua cecena o caucasica, volti asiatici o di tipo europeo, ma anche un individuo barbuto che indossa un “pakol” (il cappello portato in Pakistan e in Afghanistan, reso popolare dal comandante Ahmad Shah Massoud) [49]. Nonostante quest’ultimo elemento non è chiaro se il combattente sia di origine pakistana o afghana nella misura in cui avrebbe potuto adottare questo “pakol” durante un “soggiorno” in Afghanistan o in Pakistan, o acquistarlo da un afghano, un pakistano o da qualsiasi altra persona, tanto più che lo indossa in un modo dimostra né afghano né pakistano.

Anche se le prove della loro presenza sono scarse, le testimonianze di jihadisti, esperti, reporter di guerra, operatori umanitari o semplici cittadini siriani confermano questo aspetto. In provincia di Aleppo nessun combattente afgano o pakistano sarebbe stato accolto negli ospedali delle retrovie o nei pressi di campi profughi, come Bab al-Salam; ma è possibile che questi jihadisti siano stati ricoverati in ospedali da campo più vicino alla linea o portati in altre regioni [50]. Durante i combattimenti presso l’aeroporto di Ming sembra che nessun talebano afghano o pakistano sia stato individuato. [51]Negli ospedali delle retrovie è stata notata la crescente presenza di combattenti tra i feriti e soprattutto molti stranieri, come daghestani, ceceni e tagiki, ma anche un francese e un austriaco [52]. Alcuni membri del personale ospedaliero impegnati ad assistere questi combattenti o membri del personale locale delle ONG attivi in provincia di Aleppo hanno confermato la presenza di talebani afghani e pakistani in Siria, ma nessuna prova specifica è stata offerta in proposito e nella maggior parte dei casi ci sono solo prove indirette. [53] I Jihadisti stranieri che operano sul fronte siriano cercando di essere discreto: cercano di parlare solo arabo classico per non essere riconosciuti e la durata della loro degenza nelle retrovie è molto limitata, di solito seguita da un trasferimento alle case di cura o di riposo separate, tenute dai gruppi armati cui appartengono. [54]

Nel corso di colloqui tenuti a maggio 2013 a Kabul con funzionari del Ministero della Giustizia afghano, un assistente del Procuratore Generale della Repubblica islamica dell’Afghanistan e ufficiali dell’esercito nazionale afgano è apparso evidente che ben poche informazioni, prove specifiche erano state raccolte circa la presenza di talebani afghani in Siria. [55] Una discussione che ho avuto durante questo viaggio con un venerabile universitario afghano che ha insegnato presso l’Università di Pune, in India, così come a Oxford con argomento su tutt’altro soggetto (il travagliato periodo del breve regno autocratico di ‘Habibullah Kalakani detto “Batcha-e-Saqâo”) deviò sulla questione del conflitto siriano e evidenziò alcune piste interessanti. [56] L’universitario mi ha confermato la presenza di jihadisti afgani e pakistani in Siria e ha sostenuto che c’erano circa 700 afghani uccisi in combattimento (nessuna fonte specifica potrebbe essere fornita) ed i loro corpi sono stati riportati in Afghanistan. [57] Riflettendo su questo fenomeno e sulle sue ragioni politiche e storiche, mi rese partecipe di quello che ha veramente visto come un paradosso: «Come è possibile che quelli che sono gli oppressori qui in Afghanistan (i talebani) sono combattenti della libertà [sic, è stato utilizzato il termine “combattenti per la libertà”] in Siria? “[58]. Per questo studioso afgano che non è fondamentalista, la radice del problema in Siria o in Afghanistan è legata ai sistemi politici di questi due paesi o in modo più chiaro al loro regime formalmente repubblicano: citando la Gran Bretagna o l’età d’oro del regno di Zahir Shah, ha spiegato che la monarchia è una garanzia di stabilità e di moderazione politica, mentre la repubblica avrebbe invariabilmente assecondato il corso del regime autoritario, dittatoriale o totalitario. [59] Per questo intellettuale afgano, Bashar al-Assad e il partito Baath sarebbero semplicemente gli avatar siriani di Mohammed Najibullah e del vecchio PDPA con i quali condividono molte caratteristiche comuni, come una repubblica autoritaria e aspirante più o meno laica o l’alleanza strategica e politica con Mosca. [60]

 

I membri della comunità sciita afghana di Sayeda Zainab (Damasco) al santuario omonimo. Fonte: pagina Facebook di Hayaa el-Akila

Secondo un militante talebano apparentemente di nome Hamza, la ragione della presenza dei suoi compagni in Siria non è solo religiosa, ma anche il risultato di operazioni da parte delle forze di sicurezza pakistane nelle aree tribali pashtun. [61] L’esercito pakistano ha intensificato la pressione e il controllo sui talebani, catturandone un certo numero, come Suleman nel 2009 (a seguito di un attentato che ha ucciso 35 persone a Lahore) e, quindi, spingendo altri in esilio verso il fronte siriano [ 62]. Secondo Hamza, Suleman faceva parte di un gruppo di 70 jihadisti inviati in Siria negli ultimi due mesi, e questa rete è gestita congiuntamente dal TTP e dal Lashkar-e-Jhangvi. [63] Questo secondo gruppo di jihadisti provenienti dal Pakistan sono cittadini di quel paese, provenienti dal Balochistan, Punjab, Karachi e, naturalmente, il Khyber Pakhtunkhwa (le famose aree tribali pashtun). [64] Hamza a sua volta fa parte di un altro plotone di quaranta uomini che avrebbe dovuto raggiungere il fronte siriano in questo momento. [65] Hamza ha confidato che il suo gruppo non comprendeva il Fronte Al-Nusra e ignorava in quale milizia sarebbero stati integrati i suoi uomini; in cambio è stato in grado di fornire alcune interessanti informazioni circa la rete di base in Pakistan. [66] Questa rete dovrebbe essere guidata da un ex dirigente del Lashkar-e-Jhangvi di nome Usman Ghani; “Un altro membro chiave è un combattente talebano pakistano di nome Alimullah Umry, il quale invia i combattenti a Ghani dal Khyber Pakhtunkhwa” [67] . I talebani si recherebbero in Siria per varie vie, alcuni addirittura con le loro famiglie. [68] I talebani sotto più stretta sorveglianza, riescono a lasciare il Pakistan segretamente su motoscafi partendo dalle coste del Balochistan per raggiungere il Sultanato dell’Oman e la sua capitale Muscat prima di partire per la Siria. [69] Altri jihadisti pakistani che lasciano il loro paese con voli commerciali da Sri Lanka, Bangladesh, Emirati Arabi Uniti e Sudan per poi affrontare diversi itinerari in direzione della Siria. [70]

Hamza ha rivelato che i finanziamenti di questi viaggi vengono dalle fonti basate negli Emirati Arabi Uniti e in Bahrain. [71] Il suo compagno Suleman si sarebbe recato in Sudan con la moglie e i loro due bambini utilizzando passaporti falsi e quindi avrebbe raggiunto da solo il fronte siriano. [72] Suleman ha confermato che le famiglie di jihadisti pachistani partiti in Siria, risiedono in Sudan dove non sono abbandonate a se stesse nella misura in cui il loro soggiorno è supportato da fonti che non sono state menzionate. [73] Un membro del partito islamista pakistano Jamaat-e-Islami ha a sua volta confidato in forma anonima a giornalisti dell’Associated Press che alcuni attivisti dell’organizzazione sono anche essi partiti in Siria, ma senza passare attraverso una rete organizzata [74].

La giornalista ucraina Ahnar Kochneva ha riferito che durante la sua cattura da parte dei ribelli siriani nella città di Zabadani, aveva potuto notare la presenza di combattenti ceceni, libici, afghani e francesi [75]. Ahnar Kochneva è riuscita a intervistare gli afghani circa la ragione della loro presenza in Siria e hanno risposto: “Ci hanno detto che eravamo venuti in Israele e la sera avremmo colpito bus israeliani. Lottiamo contro il nemico per liberare la Palestina “. [76] Rendendosi conto del loro errore mi hanno risposto, sorpresi: “Siamo in Siria? Abbiamo pensato di essere in Israele “. [77] Ai primi di agosto 2012 fonti governative siriane hanno riferito che 500 terroristi dall’Afghanistan erano stati eliminati durante gli scontri ad Aleppo: la maggior parte di questi jihadisti era composta di veterani che hanno combattuto contro l’ISAF in Afghanistan [78] . Le forze armate siriane hanno riferito che anche spoglie di combattenti turchi erano stati trovate ad Aleppo. [79] Le operazioni condotte dalle truppe governative durante la seconda metà del mese di settembre ad Aleppo hanno permesso in particolare l’eliminazione di centinaia di jihadisti afgani schierati vicino alla scuola di Al-Fidaa al-Arabi, nel distretto di al-Bustan Qasr [80]; i ribelli dal canto loro hanno detto che questo quartiere non avesse subito nessun attacco. [81]

Sciiti afghani a fianco delle forze governative siriane

 

martiri sciiti afghani uccisi durante i combattimenti a Joubar (Damasco) contro i gruppi armati radicali sunniti. Fonte: pagina Facebook di Hayaa Akila al-

Il coinvolgimento dei cittadini afghani nel conflitto siriano e la morte di tre di loro nella primavera del 2013 ha spinto le autorità afghane a condurre un’inchiesta, ma il suo scopo non è quello di fare luce sulle reti radicali sunnite [82]. Questa indagine condotta attraverso l’ambasciata afgana in Giordania mira piuttosto a chiarire un altro aspetto del conflitto teso al coinvolgimento dell’Iran e la presunta presenza di afghani nei ranghi dei combattenti iraniani che operano in Siria [ 83]. Radio Free Europe disporrebbe di elementi di prova, in particolare di un video che mostra la carta d’identità afgana nei pressi di un cadavere che indossa una uniforme dell’esercito siriano. [84] La vittima risponderebbe al nome di Safar Mohammed, figlio di Ali Khan, ed è originario della provincia di Balkh. [85] Per alcuni analisti, non vi è dubbio che l’Iran ha inviato in Afghanistan a combattere a fianco delle forze pro-governative siriane [84], ma molto pochi articoli (soprattutto in lingue occidentali), suggeriscono questo aspetto ancora più misconosciuto di questo conflitto. La pagina di Facebook “Hayaa el-Akila” (Comitato della Signora o di nobildonna, riferendosi a Zaynab), un gruppo di difesa del santuario sciita di Sayyida Zaynab, è stato in grado di dimostrare la presenza di sciiti afghani a fianco milizie iraniane, forze libanesi e di governo. [87] In una foto pubblicata sulla pagina Facebook del gruppo si possono vedere combattenti dai lineamenti afghani, senza barba, armato con una mitragliatrice PKM e un fucile di precisione Dragunov SVD, equipaggiato come le forze governative siriane e presentato come martire ucciso durante i combattimenti a Joubar (quartiere di Damasco) contro le forze ribelli. [88] In un’altra foto vediamo questi due martiri in compagnia di due dei loro compagni molto probabilmente anche essi afgani, c anche loro senza barba, attrezzato come le forze di sicurezza siriane, armati di un RPG 7 e quello che sembra essere un AK-47. [89]

Il conflitto che colpisce la Siria e soprattutto la sua dimensione religiosa fanno giustamente temere una conflagrazione di alcuni paesi in cui le relazioni tra sciiti e sunniti sono già tese, in Medio Oriente, come in Asia centrale e meridionale. L’attacco missilistico sul santuario sciita che contiene la tomba di Sayyida Zaynab (nipote del Profeta Maometto e figlia di Imam Ali) a Damasco, il 19 luglio 2013 (il santuario era stato attaccato da un’autobomba il 14 giugno 2012 ) ad opera di radicali sunniti ha esacerbato le tensioni e ha suscitato l’indignazione degli sciiti nel mondo musulmano, in particolare in Libano, Iraq, Iran e Pakistan. [90] La moschea di Sayyida Zaynab (a volte chiamata Bibi Zainab) era protetto dal 2012 dai combattenti Hezbollah libanesi e sciiti iracheni e stranieri [91] appartenenti alla Liwa’a Fadl Abu al-Abbas, una sorta di Brigata Sciita Internazionale diretta da Abu Ajib e Abu Hajar [92]. Nel mese di aprile 2013, il leader del Partito di Dio, Hassan Nasrallah ha minacciato con fermezza qualsiasi gruppo intenzionato a colpire questo mausoleo: il 22 luglio 2013 la tomba di Khalid bin Walid (un compagno del Profeta), un santuario sunnita, è stato gravemente danneggiato durante l’offensiva dell’esercito arabo siriano a Homs e da molti sunniti e membri della ribellione, questo è stato visto come un atto di rappresaglia in risposta all’attacco al santuario sciita a Damasco [ 93].

Proprio come l’Iraq o il Libano (Sidone, Tripoli e Beirut Sud), alcuni paesi asiatici come l’India, il Pakistan e l’Afghanistan stanno vivendo violente tensioni inter-comunitarie tra sciiti e sunniti e queste potrebbe ulteriormente degenerare a causa di questi attacchi e del crescente divario di percezione del conflitto siriano in queste due comunità. Prima della guerra i musulmani sciiti in Asia spesso si recòavano in pellegrinaggio al santuario di Sayyida Zaynab e sono ora convinti che l’area radicale sunnita ha deliberatamente attaccato il mausoleo della figlia dell’Imam Ali, nipote del profeta [94 ]: il conflitto siriano funge da catalizzatore della rivalità tra sunniti e sciiti; ma lungi dall’essere localizzate o confinate in alcuni paesi musulmani, sta assumendo sempre più un dimensione globale.

A Karachi, Islamabad e Quetta sciiti pachistani hanno risposto con proteste e i loro correligionari in India e in Afghanistan hanno detto che avrebbero fatto altrettanto per esprimere la loro condanna per l’attacco. [95] I leader delle comunità sciite hanno voluto dare alla loro protesta un carattere pacifico, ma il rischio di slittamento o di violenza non possono essere esclusi se le forze di polizia locali dovessero cercare di disperdere i manifestanti con la forza. [96] Gli sciiti pakistani non solo temono una possibile e brutale repressione poliziesca di questi eventi così come gli attacchi sui loro cortei o processioni a Karachi, Lahore, Islamabad e Quetta. [97] La comunità sciita in Pakistan è stata spesso il bersaglio di fondamentalisti sunniti locali, in passato, soprattutto durante i grandi festival come Ashura e teme di nuovo di essere vittima di ordigni esplosivi improvvisati (IED) o attacchi suicidi organizzati dal Lashkar-e-Jhangvi. [98] Tali atti farebbero inevitabilmente aggravare la situazione e provocare scontri violenti a Lahore, Karachi e Quetta. [99] In India, il movimento di protesta derivante dalla attacco al santuario di Sayyida Zaynab è radicato nelle zone in cui vivono le comunità sciite come Mumbai, Hyderabad, Bhopal, Lucknow e parti di Uttar Pradesh. [100] Questo movimento di protesta simile a quello che seguì l’attacco al santuario dell’imam Hussein a Karbala (Iraq) nel 2005, dovrebbe durare un paio di settimane ed estendersi in Afghanistan dove vivono gli Hazara: questi sciiti di origine turco-mongola si trovano principalmente nell’Hazarajat (Bamiyan e provincia), nei distretti di Taimani Dashti Barchi a Kabul e [101], ma anche in Pakistan e in Iran.

La difficile situazione dei rifugiati afgani in Siria

Il conflitto in Siria ha ucciso un gran numero di civili: 65.000 secondo il Centro di documentazione delle violazioni in Siria, [102] 92.901 secondo la Commissione dei Diritti Umani delle Nazioni Unite [103 ] o 100.191 secondo l’Osservatorio siriano dei diritti dell’uomo. [104] In aggiunta a queste vittime, 1.443.284 siriani sono fuggiti dal loro paese e da 2,5 a 4.250.000 loro connazionali sono ora sfollati. [105] La drammatica situazione della popolazione civile siriana e delle minoranze nazionali è condiviso anche da un certo numero di stranieri, di rifugiati e di richiedenti asilo rimasti intrappolati nel Paese dallo scoppio delle ostilità. Contiamo nel paese 2400 rifugiati e 180 richiedenti asilo provenienti dalla Somalia, 480.000 rifugiati iracheni e 1.750 rifugiati e 190 richiedenti asilo dall’Afghanistan. [106]

Questi ultimi, per lo più Hazara, si sono stabiliti in Siria per motivi umanitari e religiosi per sfuggire alla persecuzione delle quali erano oggetto in Afghanistan. [105] Altri hazara o sciiti afghani si sono stabiliti in Siria dopo i pellegrinaggi effettuati in vari luoghi sacri del paese. [108] Gli Afgani di Siria e i rifugiati afghani che risiedono principalmente a Damasco e nelle aree circostanti hanno visto la loro situazione deteriorarsi gravemente da luglio 2012, quando il conflitto ha toccato Sayeda Zainab (quartiere di Damasco dove si trova il santuario sciita omonimo) [ 109]:. sono stati costretti a fuggire e stabilirsi in rifugi dove ora vivono in maniera precaria [110] Gli Sciiti afghani sono visti dai ribelli siriani affini agli alawiti e sono quindi visti come alleati del regime di Bashar al-Assad; ma in realtà, la loro neutralità dichiarata ha destato qualche sospetto alle autorità o alla comunità alawita. [111] I rifugiati afghani, facilmente riconoscibili per i loro tratti asiatici o il loro accento, sono stati il bersaglio di numerose violenze, aggressioni o torture sotto forma di persecuzione religiosa. [112]

In una lettera di rifugiati afghani indirizzata all’Onu si spiegava che “essi erano stati torturati ed erano stati minacciati solo perché sono diversi e credevano in una cosiddetta” religione sciita”; un afghano ricoverato in ospedale in gravi condizioni è stato vittima di bullismo a causa della sua fede sciita e “molti rifugiati afghani sono stati catturati solo perché erano” sciiti “. [113] La natura settaria di questi atti dimostra che essi sono spesso opera di gruppi armati sunniti fondamentalisti (locali o stranieri) o, come è avvenuto in Iraq, di gruppi criminali che hanno trovato nella Djihad un modo di giustificare e santificare il loro business. Il 5 gennaio 2013 un attacco di mortaio ha ucciso due ragazzi afghani di età compresa tra 17 e 18 anni, e ferito gravemente altre sette. [114]

Dopo essere stati costretti a lasciare Sayyida Zaynab, i rifugiati si sono trovati in una situazione estremamente precaria:. Alloggi, alberghi o rifugi per i rifugiati che occupavano erano spesso saccheggiati, distrutti o bruciati [115] Afgani che hanno tentato di recuperare i loro beni lasciati nelle loro case sono stati minacciati e alcuni sono stati rimossi. [116] Questo ha portato molti afgani a fuggire in Siria, ma il loro futuro sembra altrettanto incerto:. Per la maggior parte non hanno documenti comprovanti il loro stato e molti sono venuti si dall’origine illegalmente in Siria [117] Non potendo essere pienamente assistiti da UNHCR, molti afgani sono stati arrestati illegalmente dalle forze siriane prima dell’ordine di espulsione, mentre altri hanno potuto raggiungere la Turchia per condurre una esistenza precaria in balia a volte dei contrabbandieri e altri predatori del business dell’immigrazione clandestina. I più fortunati hanno beneficiato dell’aiuto del Grande Ayatollah Sadiq al-Husaynl al-Shirazi, che, in collaborazione con le autorità irachene, ha consentito l’insediamento di 500 famiglie afgane a Karbala. [118]Secondo un rifugiato afgano di nome Bakir Jafar, gli autobus che trasportavano i suoi connazionali sono stati attaccati da insorti sunniti al confine con l’Iraq, costringendo l’esercito arabo siriano ad intervenire: “Quando siamo arrivati ​​al confine con l’Iraq hanno cercato di impedirci di attraversarlo (…) Non trasportiamo armi e non abbiamo voglia di parteggiare, ma hanno sparato ancora con le loro armi. L’esercito siriano ha impedito loro di sparare ulteriormente.Se non lo avessero fatto, saremmo tutti stati uccisi “. [119] Le aree sciite del sud dell’Iraq forniscono ai rifugiati afgani un asilo e una vita più sicura di quello che hanno conosciuto in Siria, ma la situazione della sicurezza irachena resta preoccupante in quanto il paese è ancora affetto da conflitto a bassa media intensità e da una forte violenza inter-comunitaria tra sciiti e sunniti (rapimenti, omicidi, attentati contro le moschee nel campo avversario, ecc.).Karbala è una città che attrae molti pellegrini; i rifugiati afghani si sono lamentati che il costo della vita è molto più alto che a Damasco [120], ma non tutti possono spostarsi in altre regioni dell’Iraq, nella misura in cui la loro sicurezza non sarebbe garantita e che la loro vita sarebbe in pericolo come in Siria e in Afghanistan.

Gilles Emmanuel Jacquet

 

Notes

[41] Zarar Khan et Sebastian Abbot, « Islamic militants leave Pakistan to fight in Syria », Associated Press, 14/07/2013 ou Indian Times et Bill Roggio, « Hundreds of Pakistani jihadists reported in Syria, Threat Matrix / Long War Journal, 14/07/2013
[42] Ibid.
[43] Didier Chaudet, « Des Talibans en Syrie ? », Huffington Post, 28/07/2013
[44] « From the mountains of Afghanistan to Syria: the Taliban are always there », Live Leak, 20/04/2013
[45] Ibid.
[46] Ibid.
[47] « Report: Syria militants behead two Christians », Syria Report, 26/06/2013 et « Youtube video shows graphic scenes of Franciscan monk’s beheading », Religious Freedom Coalition, 27/06/2013
[48] Bill Roggio et Lisa Lundquist, « Syrian jihadists behead Catholic priest, 2 others », The Long War Journal, 01/07/2013
[49] « Syrie / Idlib: décapitation publique de trois Syriens », Youtube, 26/06/2013 ; « Report: Syria militants behead two Christians », Syria Report, 26/06/2013 et Bill Roggio et Lisa Lundquist, « Syrian jihadists behead Catholic priest, 2 others », The Long War Journal, 01/07/2013
[50] Sources locales confidentielles
[51] Sources locales confidentielles
[52] Sources locales confidentielles
[53] Sources locales confidentielles
[54] Sources locales confidentielles
[55] Sources locales confidentielles
[56] Source locale confidentielle
[57] Source locale confidentielle
[58] Source locale confidentielle. De mon côté je ne partage pas cette analyse et me demande plutôt comment on peut penser ou expliquer qu’un bourreau dans un pays devienne un saint dans un autre alors que son idéologie ou ses méthodes ne changent pas et que les deux contextes dans lesquels il opère sont très différents.
[59] Source locale confidentielle
[60] Source locale confidentielle
[61] Zarar Khan et Sebastian Abbot, « Islamic militants leave Pakistan to fight in Syria », Associated Press, 14/07/2013 ou Indian Times et Bill Roggio, « Hundreds of Pakistani jihadists reported in Syria, Threat Matrix / Long War Journal, 14/07/2013
[62] Ibid.
[63] Ibid.
[64] Ibid.
[65] Ibid.
[66] Ibid.
[67] Ibid.
[68] Ibid.
[69] Ibid.
[70] Ibid.
[71] Ibid.
[72] Ibid.
[73] Ibid.
[74] Ibid.
[75] « Syrian rebels tried to kill UK journalists ; Afghans in Syria », AANGIRFAN, 08/06/2012
[76] Nora Lambert, « Eyewitness account: Media lies about Syria », GB Times, 05/06/2012 ; « Eyewitness and Journalist: Western Media lie about Syria », Syria – The Real Deal, 07/06/2012 et « Syrian rebels tried to kill UK journalists ; Afghans in Syria », AANGIRFAN, 08/06/2012
[77] Ibid.
[78] Aaron Klein, « Claim: Afghan mujaheeden now fighting for U.S.-supported Syrian opposition », Klein Online, 02/08/2012
[79] Hadeel al-Shalchi, « Assad’s forces pound rebel stronghold in Aleppo », Reuters, 05/08/2012
[80] Matthew Weaver et Brian Whitaker, « Syria receiving Iranian arms « almost daily » via Iraq », The Guardian, 20/09/2012 ; « Syrian forces kill 100 Afghani « terrorists », SANA, 21/09/2012 ; « Syrian troops kill 100 « Afghani fighters », Xinhua, 20/09/2012 ; « Syrian forces killed 100 Afghan insurgents », CounterPsyOps, 21/09/2012 ; « Syrian forces kill 100 Afghan insurgents in Aleppo », Press TV, 20/09/2012 ; « In Syria: Afghan militants killed, helicopter goes down », Al Manar, 20/09/2012 et R. Raslan, H. Saïd et Ghossoun, « One hundred Afghani terrorists killed in Aleppo, Dshk-equipped cars destroyed in Aleppo and Homs », Syrian Arab News Agency, 20/09/2012
[81] Erika Solomon et Oliver Holmes, « Syrian air strike kills at least 54: activists », Reuters, 20/09/2012
[82] Meena Haseeb, « Afghans involvement in Syria war to be investigated: Mosazai », Khaama Press, 08/04/2013
[83] Ibid. et « Three Afghans killed in Syria », Bakhtar News, 04/02/2013
[84] Meena Haseeb, « Afghans involvement in Syria war to be investigated: Mosazai », Khaama Press, 08/04/2013
[85] Ibid.
[86] Ibid.
[87] Page Facebook du Hayaa el-Akila 1 et 2
[88] Page Facebook du Hayaa el-Akila
[89] Page Facebook du Hayaa el-Akila
[90] « Syria shrine attack likely to trigger wider regional protests », IHS Jane’s Intelligence Weekly, 21/07/2013
[91] Ibid.
[92] Philip Smyth, « Hizballah Cavalcade: What is the Liwa’a Abu Fadl al-Abbas (LAFA)?: Assessing Syria’s Shia “International Brigade” through their social media presence », Jihadology, 15/05/2013 ; Mona Mahmood et Martin Chulov, « Syrian war widens Sunni-Shia schism as foreign jihadis join fight for shrines », The Guardian, 04/06/2013 ; Suadad al-Salhy, « Iraqi Shi’ites flock to Assad’s side as sectarian split widens », Reuters, 19/06/2013 et « Fierce clashes in Damascus district: NGO », AFP, 19/06/2013
[93] « Syria shrine attack likely to trigger wider regional protests », IHS Jane’s Intelligence Weekly, 21/07/2013
[94] Ibid.
[95] Ibid.
[96] Ibid.
[97] Ibid.
[98] Ibid.
[99] Ibid.
[100] Ibid.
[101] Ibid.
[102] Violation Documentation Center on Syria ; pour une description détaillée cliquez ici
[103] Chiffre d’avril 2013, Ian Black, « Syria deaths near 100,000, says UN, – and 6,000 are children », The Guardian, 13/06/2013
[104] Chiffre de juin 2013, page Facebook de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme
[105] « Syria: A full-scale displacement and humanitarian crisis with no solutions in sight », Internal Displacement Monitoring Centre, 16/08/2012 et « 2013 UNHCR country operations profile – Syrian Arab Republic », UNHCR
[106] « 2013 UNHCR country operations profile – Syrian Arab Republic », UNHCR
[107] Ahmad Shuja, « Syria’s Afghan refugees trapped in a double crisis », UN Dispatch, 28/01/2013 et Mohammed Hamid al-Sawaf, « Religious mission: Damascus’ Afghan refugees end up in Iraq », Niqash, 25/10/2012
[108] Ibid.
[109] Voir la photo de certains membres de la communauté afghane de Sayeda Zaynab entourant un religieux chiite devant le sanctuaire et accompagnée de la mention « Qu’Allah protège toute la communauté afghane de Sayeda Zaynab ainsi que tous les habitants du quartier provenant de tous les pays et de toutes les communautés », page Facebook du Hayaa el-Akila
[110] Ahmad Shuja, « Syria’s Afghan refugees trapped in a double crisis », UN Dispatch, 28/01/2013
[111] Ibid.
[112] Ibid.
[113] Ibid.
[114] Ibid.
[115] Ibid.
[116] Ibid.
[117] Ibid.
[118] Mohammed Hamid al-Sawaf, « Religious mission: Damascus’ Afghan refugees end up in Iraq », Niqash, 25/10/2012
[119] Ibid.
[120] Ibid.

 

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L’8 SETTEMBRE DEL PCI, scritto da Andrea Berlendis

 

 

 

L’8 settembre 1943, il tenente Innocenzi (Alberto Sordi) telefona al suo comando:

Signor colonnello! Tenente Innocenzi.

Accade una cosa incredibile: i tedeschi si sono alleati con gli americani!

Da ‘Tutti a casa’ di Luigi Comencini (1)

E’ facile immaginare come lo stesso stupore del sordiano tenente Innocenzi, sarebbe comparso sulle facce dei militanti e quadri intermedi dell’allora Pci, se fossero improvvisamente venuti a conoscenza che, la parte prevalente del gruppo dirigente interloquiva e trattava segretamente con quello che veniva presentato dall’ideologia organizzativa del Pci stesso, come il nemico internazionale numero uno, colpevole di pesanti ingerenze nelle vicende italiane: gli Stati Uniti. Avevo già fatto notare che altri romanzi di fantapolitica degli anni ’70 (‘Berlinguer e il professore’ e altri) riletti oggi mostravano una ‘strana’ capacità previsiva, in taluni casi probabilmente forse sorretta da informazioni indicibili ricevute da fonti inconfessabili. Ho ricevuto la conferma di ciò con un ulteriore volume, edito nell’ormai lontano 1980—sottolineo la data—, esilarante nel titolo ma ancor più nei contenuti anticipatori: ‘Il Pci al potere. Accadde domani’. L’autore si cela sotto lo pseudonimo Rerum Scriptor (già impiegato a suo tempo da Gaetano Salvemini) ed i nomi dei protagonisti sono opportunamente storpiati, ma facilmente riconoscibili. L’anonimo autore sosteneva che: “Dai documenti riservati, traspare come le grandi linee delle soluzioni poi adottate in Italia tra il 1982 e il 1999 fossero state elaborate negli Anni Settanta. Nelle riflessioni di Berlinghieri, dei Mendola, degli Indrao, dei Napositano, dei Fegre e così via, problema sociale e problema internazionale strettamente s’intrecciavano, consentendo ‘per tutta un’epoca storica’ (Mendola) un’unica soluzione in grado di contenere la pericolosità addirittura esplosiva in essi racchiusa. Durante la campagna elettorale del 1976, Berlinghieri aveva dichiarato al ‘Corriere della Sera’ di sentirsi più protetto dietro lo scudo della Nato. […] Ritenuta da molti una pura ‘finta tattica’, siamo ora in grado di determinare al di là di ogni dubbio che essa corrispondeva invece ai sentimenti di gran parte del gruppo dirigente comunista di allora. Dagli epistolari, appare che solo Paletta e Costutta la giudicavano un espediente elettorale di dubbio gusto, mentre il vecchio Ferracini, che pure era il critico più spregiudicato dell’Urss, disperatamente si aggrappava alla speranza che fosse menzognera, apparendogli tragico di dover finire la sua carriera di rivoluzionario intransigente all’ombra protettiva della più grande potenza capitalistica della storia. Per tutti gli altri, alla domanda come arrivare al potere, senza poi perderne il controllo scivolando nell’area imperiale sovietica, c’era una sola risposta: arrivarci col beneplacito, o almeno senza l’aperta opposizione degli Usa.” (2)

Poi l’autore delinea gli scenari geopolitici entro cui tale linea politica doveva essere attuata rappresentando il ventaglio delle posizioni rispetto ad essa così come si presentava nel gruppo dirigente del Pci, iniziando da coloro che avversavano il passaggio nel campo geopolitico occidentale, per concludere con coloro che “Da un atteggiamento come questo si passava per sfumature insensibili fino a dirigenti che celavano a stento, sotto un velo di diplomatico rispetto per l’Urss e per l’acceso filosovietismo della base, una decisa simpatia per gli Usa.

Si diceva che appartenesse a questa elite già da allora Giorgio Napositano. Tale era almeno l’opinione dei funzionari del Dipartimento di Stato che incontrarono l’uomo politico comunista, allora in fama di concorrente da destra di Berlinghieri, nel corso della missione segreta del novembre 1979 negli Usa, dove la direzione del Pci aveva deciso di mandarlo, come segno di buona volontà nel momento della gravissima crisi degli ostaggi a Theran. Uno dei suoi interlocutori arrivò provocatoriamente a chiedere a Napositano in che cosa uomini come lui si considerassero ancora comunisti. Ne ricevette questa illuminante risposta:

‹‹Non è questo il problema. Il Pci esiste, ha un grande seguito di massa che tale resterebbe quale che fosse il comportamento di gente come me. Nel corso di una storia drammatica e tormentata parecchia zavorra si è certamente accumulata nelle stive del mio partito. Occorre che se ne sbarazzi, d’accordo. Molto è stato già fatto in questo senso, ma molto resta da fare. Ecco il compito che ci proponiamo, ma ci vuole tatto e gradualismo. Voi americani potreste aiutarci moltissimo, ma dovreste rendervi conto che quando si deve disinnescare un ordigno esplosivo, è stupido imprecare contro chi lo ha apprestato. Invece di ostracizzarlo, sarebbe meglio, se questo fosse possibile—convincere il costruttore a passare dalla nostra parte, rivelandoci i piani di fabbricazione. Così si potrebbe procedere allo smontaggio col minimo rischio. Strano che voi americani, che vi vantate di essere un popolo di pragmatici, stentiate tanto a capire un concetto così elementare.››.

Gli americani avevano invece capito benissimo, come si evince dai rapporti dei funzionari incaricati dei contatti con le missioni del Pci.”. (3)

Se ritorniamo da questo scritto di (fanta)politica alla realtà, ed ancor più precisamente, alla realtà attuale, possiamo trovare una delle numerose possibili conferme della validità dell’insistenza lagrassiana circa il carattere nefasto di quel periodo, (di)mostrato dall’irrorarsi ancora—e più che mai—nel nostro presente dei suoi effetti (malefici). Infatti, a proposito di quel ‘Giorgio Napositano’ che il volume dipingeva come una figura di spicco tra quei dirigenti del Pci aventi “una decisa simpatia per gli Usa”, scriveva tre anni orsono Ida Magli, riferendosi all’ attività dell’ “Aspen Institute for Humanistic Studies, una delle tante istituzioni mondialiste che, più che dedicarsi agli studi umanistici, ha il compito, sotto la guida del Royal Institute for International Affairs (Riia) e della Fabian Society, di collegare in una rete d’interessi reciproci, le classi dirigenti (politici e industriali) di tutti gli Stati.”. L’autrice rammentava che “Insieme a Cossiga partecipavano, e partecipano, alle sedute dell’Aspen Institute i personaggi più influenti della società italiana quali, fra quelli di cui conosciamo il nome, Giuliano Amato, che è stato presidente della Sezione italiana fino al 1995, seguito da Carlo Scognamiglio e da Romano Prodi che, sempre nel 1995, ne veniva nominato vicepresidente vicario. Poi, Umberto e Gianni Agnelli, Giorgio La Malfa, Giorgio Napolitano, Mario Draghi, Giulio Tremonti, Enrico Letta” (4)

Continuando nel colloquio telefonico citato in apertura, il tenente Innocenzi (Alberto Sordi) dice:

Mi scusi signor colonnello, io ero all’oscuro di tutto

[e urla] Quali sono gli ordini?

Anche oggi la popolazione italiana viene tenuta all’oscuro di tutto da “quelli che stanno in alto” (Brecht), ma anche quando si aprono squarci, questa stessa popolazione accetta questi ordini(e quest’ordine) senza neppure chiedersi, e tantomeno capire (men che mai voler sapere), chi (i diversi centri strategici Usa di volta in volta prevalenti ed i loro addentellati nei sub dominanti italiani) lo ordina.

Note

(1) http://www.youtube.com/watch?v=qqbHkPSRbhM

(2) Rerum Scriptor ‘Il Pci al potere. Accadde domani’ Editoriale nuova pag. 83-84

(3) Rerum Scriptor ‘Il Pci al potere. Accadde domani’ Editoriale nuova pag. 86-87

(4) Magli ‘La dittatura europea’ Rizzoli editore pag. 152

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